Au lieu d'am nager la maison qu'il vient juste de faire construire, le narrateur de Pas d'inqui tude va tre contraint de prendre un long cong pour rester pr s de son fils malade et s'installe avec lui dans un t te t te fait de gestes et d'actes in dits chaque jour r invent s. Homme au foyer malgr lui, il s' loigne de l'imprimerie o il travaille et de Manu, l'ami indispensable, et glisse dans une vie domestique et invisible, pendant que sa femme, r cemment embauch e dans une PME, ne peut se permettre aucune absence et n'a d'autre alternative que se d vouer son poste. Cette famille ordinaire perd petit petit ses relations sociales et ses rep res, happ e par la logique de la maladie qui donne soudain un autre sens son existence, fait voler en clat la place de chacun, celle des parents autant que celle de Lisa, la grande soeur, et voit la vie des autres se d rouler l'ext rieur, soudain irr elle et inaccessible. Le jour o les coll gues de l'imprimerie donnent chacun de leurs cong s pour permettre au p re de renouveler les journ es qu'il consacre Mehdi, cet lan de solidarit radical et inattendu bouleverse codes et habitudes, et se pose alors, de mani re plus forte encore, la question de l' quilibre entre sph re sociale et sph re familiale. Tout finit par se nouer autour de ce nouveau temps imparti, inesp r mais qui agit comme un pi ge, tant il est compliqu de recevoir un tel cadeau. Dans un monde o la solidarit est loin d' tre une norme, la g n rosit des coll gues rassure autant qu'elle d stabilise, d'autant qu'ils offrent du temps et non de l'argent. Le r cit tente de sonder ce que serait une vie d di e l'autre, aux autres, de m me qu'il pose la question du don, de la dette, de la soumission et la domination, tout en interrogeant: qu'est-ce qu' tre un p re aujourd'hui, et qu'est-ce qu' tre un couple de parents ?