Sous l'angle politique, diplomatique ou militaire, le syst me napol onien a cess de vivre avec l'abdication de 1814 et l'installation aux Tuileries du fr re de Louis XVI. Aussi, le long r cit historique de Thierry Lentz aurait-il pu se clore sur ces v nements, les Cent-Jours n' tant que le b gaiement d'ann es f condes, tant t glorieuses, tant t d cevantes, de la conqu te de l'Europe l'effondrement. La France n'est-elle pas d sormais d pouill e de presque toutes ses conqu tes ? Ses institutions ne sont elles pas en cours d'adaptation un mod le dont les r miniscences de l'Ancien R gime ne sont pas absentes ? Pourtant, la m moire de Napol on ne serait pas la m me s'il n'avait pas eu l'audace de vouloir inverser le cours des choses: ce furent le miracle du retour de l' le d'Elbe, les Cent-Jours et Waterloo. L'historien doit observer qu'il n'y a rien de commun entre ces trois mois de 1815 et les quinze ann es pr c dentes. Le revenant de l' le d'Elbe a perdu la main. Il multiplie les erreurs dans le choix des hommes et les imprudences politiques. Il s'entoure d'un personnel fatigu ou bien de ses pires ennemis, sans compter l'appel des intellectuels en manque de prestige. Il subit aussi des trahisons que ne compensent pas certains ralliements, tandis qu' Vienne les puissances poursuivent la reconstruction d'une Europe dans laquelle il n'a plus sa place. Le salut du r gime ne tient plus qu'au savoir-faire guerrier du vainqueur d'Austerlitz. Mais l'Empire succombe dans une morne plaine , aux portes de Bruxelles, avant de recevoir l'estocade devant les Chambres. La paix sign e avec les vainqueurs sera terrible. Il faudra la r criture de l'histoire Sainte-H l ne, l'envol de la l gende et que, les ann es passant, la France s'ennuie , comme devait dire Lamartine, pour que les Cent-Jours soient oubli s, pardonn s puis magnifi s.Thierry Lentz est l'auteur de nombreux ouvrages sur le Consulat et l'Empire dont Le 18 Brumaire (1997), Le Grand Consulat, 1799-1804 (1999), un Dictionnaire des ministres de Napol on (1999), Savary, le s ide de Napol on (2001), Napol on, l'esclavage et les colonies (avec Pierre Branda), Sainte-H l ne, le de m moire (direction, avec Bernard Chevallier et Michel Dancoisne-Partineau). Il est directeur de la Fondation Napol on.