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Über den Autor

Bildnachweis: David Bosc

Werke von David Bosc

La claire fontaine (2013) 7 Exemplare
Relever les déluges (2017) 4 Exemplare
La claire fontaine 4 Exemplare
Sang lié (2005) 3 Exemplare
Milo (2009) 3 Exemplare
Georges Darien (1996) 3 Exemplare
Le Pas de la Demi-Lune (2022) 2 Exemplare
Ombre portée (1999) 1 Exemplar
Bikkuri Island (2016) 1 Exemplar

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Rezensionen

Cela fait déjà trois ans que je lisais La Claire Fontaine du même auteur. Quand j’ai pris le livre à la librairie, le libraire m’a dit que c’était différent mais que c’était bien quand même.

En effet, c’est très différent. David Bosc a découvert l’histoire de Sonia A. dans les notes du poète Georges Henein. Cette femme, fille d’un diplomate espagnole, artiste de son état, s’est suicidée à l’âge de 23 ans, en se jetant par la fenêtre, le 4 septembre 1945. L’auteur n’a trouvé que quelques coupures de journaux relatant cette histoire. Ce livre est donc clairement un roman, même si le personnage principal a existé.

La première partie du livre, très courte, fait place au chagrin du père suite au suicide de sa fille et surtout à son désir de comprendre pourquoi. Pour cela, il rompt les scellés de l’appartement et cherche un indice. Il découvre un livre où sa fille a tenu une sorte de journal entre les lignes. C’est ce journal qui constitue la deuxième partie du livre.

Plus qu’un journal linéaire, il s’agit de pensées et d’observations, non articulées les unes avec les autres et non datées. À travers ce journal, on découvre la personne de Sonia et surtout son sens de l’observation et sa capacité à faire vivre ce qu’elle voit. Elle alterne une folie de vivre (et une aptitude à rendre poétique et très fort ce qu’elle vit) avec une sorte de deuil ; c’est un peu l’époque qui veut cela aussi, la guerre vient de se finir. On cherche à panser les plaies tout en voulant reprendre la vie là où on l’avait laissée.

Je suis toujours un peu gênée quand un livre prend cette forme. Il n’y a pas vraiment de narration ; le but est surtout de rendre un personnage dans toute sa complexité. Du coup, la lecture linéaire est difficile. Si on enchaîne les paragraphes, on ne voit rien. Si on lit un paragraphe puis on repose le livre …, l’écriture frappe par sa capacité à rendre les sensations et sentiments des choses les plus ordinaires (le livre est très physique), à les rendre dix fois plus intéressant. Si on fait ce type de lecture, le livre de David Bosc est un très bon livre. Si on se laisse piéger par la première, clairement on s’ennuie. Le problème est que la première partie du livre encourage à la première version et non à la deuxième et qu’il est difficile de passer de l’une à l’autre.

Pourtant, c’est aussi un moyen pour l’auteur de faire sentir la différence entre Sonia, qui voit le monde avec une très grande acuité tout en le rendant plus fantasque qu’il ne l’est, avec son père, et son fonctionnement linéaire, qui prend des choses inutiles pour importantes.

Ce n’est pas le coup de cœur que j’avais eu pour La Claire Fontaine, qui était plus abordable par rapport à ce que je lis d’habitude. C’est un beau livre (avec des passages magnifiques que j’ai noté) mais je ne pense pas qu’il reste longtemps dans ma tête. Désolée.
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CecileB | Feb 14, 2016 |
En automne dernier, je disais à mon libraire tout mon désappointement devant la rentrée littéraire de septembre où aucun des sept romans que j’avais lu n’avait trouvé grâce à mes yeux. Dépitée je m’en étais tournée vers des textes plus anciens. Mon libraire ne perdant pas espoir m’a conseillé deux livres dont La claire fontaine de David Bosc. Pour vous dire comment il est fort, il m’a fait acheté un livre d’un auteur que je ne voulais plus lire tellement je m’étais ennuyé à la lecture de Milo.

J’ai pourtant adoré ce livre. David Bosc raconte les dernières années de la vie de Gustave Courbet durant son exil en Suisse après la Commune. L’artiste devait, selon le nouveau président français Mac-Mahon, financer la reconstruction de la colonne Vendôme (devis estimé à 323000 francs). Après négociations (qui dureront des années), Gustave Courbet obtient de payer 10000 francs pendant 33 ans. Il mourra avant d’avoir versé le moindre sou.

David Bosc dresse le portrait d’un homme et d’un artiste, avec creux et bosses. L’homme est montré comme entier, bon vivant, accueillant, généreux, ayant des idées de liberté et d’épanouissement qui ne conviennent pas à une vision politique de cette même liberté. L’auteur décrit Courbet comme un homme simple, plutôt rustaud, ne théorisant pas son art, n’ayant pas d’idées préconçues. J’avoue que ses difficultés avec l’orthographe m’ont fait sourire.

Parallèlement David Bosc décrit un artiste inspiré et génial, qui fait la différence entre la peinture de commande et l’art, qui a des facilités surprenantes. David Bosc montre l’œil du peintre, sa manière de voir la nature et de la ressentir mieux que n’importe quel humain. Cela a été l’argument décisif de mon libraire (et il avait raison). Je venais de finir Pietra Viva de Léonor de Récondo, livre pour lequel j’étais resté sur ma faim quant à la description des impressions de l’artiste. Dans ce livre, ce n’est pas du tout le cas et j’ai donc été servi.

David Bosc emploie différents niveaux de langage pour nous parler du personnage : une langue pleine d’images poétiques pour décrire le peintre et une langue plus parlée pour nous décrire l’homme. Les deux ont en commun d’être rapide, véhiculant plusieurs idées, images, actions par phrase. Par exemple, les personnages sont décrits en quelques lignes comme dans le premier paragraphe (en le lisant j’ai tout de suite su que j’aimerais le livre) :

De corps fatigué, avec sur ses cheveux comme une pelleté de centre, cinquante-quatre ans, les épaules chargées d’un sac, Courbet enquilla la rue de la Froidière, la barbe ouverte d’un sourire de bel entrain. Là où les pavés cessent, il se retourna, faisant se tordre l’écharpe bleue de sa pipe. Le jeune Ordinaire, son élève, s’était noué sur le visage une expression bien grave, jetant de droite et de gauche des regards de sentinelle et montrant, c’était drôle, qu’il était paré pour la bagarre, l’héroïsme même.

De Gustave Courbet, je ne connaissais que deux tableaux, L’Origine du Monde et son Autoportrait où il se prend la tête, et pourtant ce livre m’a passionné et m’a donné envie d’en savoir plus.
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CecileB | Feb 9, 2014 |

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