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David Carse

Autor von Perfect Brilliant Stillness

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Werke von David Carse

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Geburtstag
1955
Geschlecht
male
Nationalität
USA
Wohnorte
Vermont, USA

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Murtra | Apr 27, 2021 |
> « Perfect Brilliant Stillness » (Beyond the individual self), de David CARSE (Vermont 2006 - 406 pages - Email: paragate@gmavt.net - ISBN: 0-9765783-0-1 - Paragate Publishing PO Box 925 Shelburne VT 05482 USA)
NON-DUALITÉ
ET AUTHENTICITÉ
Il n’y a pas de semaine sans l’apparition d’au moins un nouveau livre sur la non-dualité, et l’annonce d’un nouvel éveillé parmi nous qui est l’auteur du livre ou son héros. Les exposés sur la non-dualité sont innombrables allant d’une simple affirmation à des études volumineuses incluant un nombre variable des divers champs de la connaissance. Une des formes les plus répandues aujourd’hui de la non-dualité, à la sauce orientale, surtout celle de l’advaita, a pour thème central une affirmation d’une grande simplicité verbale : « Il n’existe que la Conscience ». Beaucoup de conférences, de séminaires et de volumineux traités sont consacrés à expliquer et étayer cette affirmation. Que cette affirmation soit effectivement vécue ou simplement acceptée n’est pas un handicap pour en discourir longuement sur ce marché florissant de la non-dualité. : Car il est facile à quiconque qui l’a compris intellectuellement, ne serait-ce qu’un peu, d’exposer par la suite que « tout est illusion, il n’y a rien à atteindre, et donc aucun travail intérieur n’est adéquat ou utile ; et il n’y a ni gourou, ni enseignement, ni disciple. Car l’individu, les choses, le monde extérieur, etc., n’existent pas : seule la Conscience existe. » Différents auteurs mettent l’accent sur différents aspects de cette doctrine et réussissent parfois à mieux les présenter que d’autres. [1]
Mais tandis que la majorité s’accorde à voir dans les mots une nuisance et même un piège, nous assistons souvent à des querelles linguistiques sans fin, tournant surtout autour de l’utilisation du pronom « je » ou du mot « moi », de savoir « qui » s’éveille, s’il n’existe que la Conscience, sur le degré de réalisation ou de compréhension de tel maître ou de tel autre et quelle est la différence entre l’état avant et après l’éveil, etc. L’éveil étant, entre autres, le fait de percevoir qu’à tout moment seule la Conscience existe. C’est la chute dans une sorte de verbiage plat qui brouille les intuitions d’origine.
Ainsi, grâce à bon nombre de ces non-dualistes modernes et de leurs successeurs, nous sommes passés sans nous en rendre compte de la pratique des rituels dévotionnels à la pratique de rituels encore plus arrogants : ceux de l’intellect. [2]
Dans un excellent ouvrage du genre et dans un langage direct et sans compromis : David Carse, fraîchement arrivé dans l’univers non-duel, consacre environ 400 pages à exposer avec maints détails et références les thèmes et discussions cités plus haut. Il décrit les événements qui ont entouré “son” éveil, et qui en lui-même n’en constitue pas un.
David Carse a beaucoup lu. Il s’est visiblement inspiré, dans son exposé, de la formulation non-duelle de Ramesh Balsekar ; vis-à-vis de qui il prend ses distances. Car selon lui ce dernier, dans les récents développements de sa pensée, met de plus en plus l’accent sur l’individu.
Le paragraphe ouvrant l’ouvrage s’inspire des penseurs et Balsekar. L’auteur écrit qu’il est possible que ses propos soient empruntés, défigurés, appropriés, etc. (à la UG), mais que c’est bien normal, car cela fait partie de la manifestation spontanée de la Conscience (à la Balsekar). Le livre se termine par l’annonce que l’auteur continue à travailler comme charpentier et qu’il n’enseigne pas. Malgré tout, le doute subsiste de savoir si ce livre ne constituerait pas le lancement d’une nouvelle carrière pour son auteur. D. Carse s’évertue à expliquer clairement et non sans humour les modalités de la vie éveillée dans la Présence.
Il dissipe beaucoup d’images fausses et clarifie, autant que les mots puissent le faire, les thèmes déjà mentionnés et bien d’autres.
Pour l’auteur, ce n’est pas l’individu qui s’éveille. L’éveil est plutôt la fin de l’individu. L’éveillé embrasse totalement ce qui est; chaque instant, pour lui, est parfait. Beaucoup de fausses croyances entourent l’éveil. Une compréhension intellectuelle ne servira pas à grand-chose, car le sentiment d’être séparé persistera dans la vie quotidienne. Carse écrit :
« Cette Réalisation se produit spontanément lorsque la Compréhension survient. Du point de vue du chercheur, vous ne pouvez y arriver à partir d’ici. Parce qu’il n’y a pas de “vous", il n’est pas question “d’atteindre", et il n’y a pas un “là-bas" à atteindre. La compréhension intellectuelle qu’il ne peut exister des entités individuelles ne pourra, en aucune façon, aider le chercheur moyen, car dans sa propre vie de tous les jours persistera une profonde croyance en un moi personnel et en ses actions, croyance accompagnée du cortège misérable de vanité et d’arrogance, de honte et de culpabilité, de peur, de haine et de malice... » (p. 139).
Carse affirme que l’éveil est une rareté. Il met en garde contre les nombreux faux éveillés et contre le rêve d’une technique d’éveil rapide ou d’une version allégée de l’éveil. Sur les faux éveillés, il écrit :
« Si l’enseignant désire / exige / sollicite quoi que ce soit de vous, même en l’habillant par les termes les plus spirituels au profit de l’avancement de votre propre éveil, il est alors plus que probable qu’il ne s’est pas éveillé, et que la Compréhension n’est pas là. S’ils vous demandent de l’argent sous n’importe quelle forme, s’ils vous demandent d’être loyal, s’ils s’épanouissent par votre adulation, s’ils vous suggèrent que la relation sexuelle fait partie de la “transmission” ou de “l’initiation”, s’ils vous demandent de votre temps, de vos services ou de vos biens en échange de ce que vous “recevez”, s’ils insistent pour que vous viviez d’une certaine façon ou que vous exécutiez certaines actions, s’ils veulent quoi que ce soit de vous ; je vous assure qu’il est suprêmement improbable qu’ils soient comme ils le prétendent, qu’ils possèdent ce que vous cherchez ou que l’éveil s’est produit. » (p. 121).
Mais l’auteur commet, à mon avis, la même erreur que la majorité des exposants modernes de la non-dualité : à savoir que pour l’éveillé, les mêmes émotions antérieures à l’éveil continuent à se produire. A la seule différence que l’éveillé n’est plus identifié à ces émotions. L’émotion, selon ces auteurs, disparaît dès son apparition, car elle ne reçoit plus l’énergie nécessaire à son maintien. C’est une version de cette même erreur qui conduisit quelques psychologues transpersonnels à vouloir élaborer une psychologie des états au-delà de l’ego afin d’aider les éveillés à se libérer de leur ombre psychique [3] ! Mais l’éveil survient lorsque le psychisme s’achève totalement avec toutes ses images, ses peurs, ses plaisirs, ses conditionnements, etc. Une énergie énorme est alors libérée et se trouve réinvestie dans la Vie. D’où pourraient alors surgir les émotions ? [4] C’est impossible. Ce que décrivent ces auteurs est, par conséquent, l’état d’un individu encore en cheminement, qui, cependant, n’est plus dupe de ce qui émerge en lui. En revanche, après la disparition du psychisme, certaines habitudes peuvent persister. Ce sont des habitudes qui ne rentrent pas en conflit avec la nouvelle vie et avec l’énergie libérée ; telle par exemple l’habitude de fumer. Une période de transition, plus ou moins longue selon chaque organisme, est alors nécessaire pour que le corps s’ajuste et s’accorde d’avantage avec la nouvelle énergie qui l’anime et pénètre toutes ses cellules. Les habitudes de sommeil et de nutrition peuvent alors changer. Aussi la relation avec les autres, la façon de s’exprimer peuvent connaître une nette transformation.
Cette remarque n’enlève rien à la qualité de ce livre que nous souhaitons voir très bientôt en version française.
____________________
[1] - La liste est trop longue pour citer tous les auteurs actuels. Les lecteurs français connaissent déjà, par exemple, Wayne Liquorman, Satyam Nadeen, Karl Renz. Bernard, Marigal et bien d’autres. À eux s’ajoutent de nombreux nouveaux venus comme John Wheeler, le très jeune Guy Smith, le nom de plume fictif Jed Mckenna, etc. Consultez, entre beaucoup d’autres, les sites www.non-dualitybooks.com/ et http://nonduality.com/. Dans ce dernier site, en anglais, le chercheur trouvera des listes complètes des enseignants, de leurs publications, de leurs sites, des magazines. etc. Bref toute la nouvelle culture naissante de la non-dualité.
[2] - Plusieurs de ces auteurs se disent indépendants sans aucune affiliation spirituelle. Mais une majorité se réclame de Ramana Maharshi, de Nisargadatta Maharaj ou de l’un de leurs nombreux étudiants. Poonja qui était élève du Maharshi, par exemple, a produit à lui seul quelques douzaines d’instructeurs spirituels et quelques dissidents. L’éveil de ces nombreux instructeurs est plus que douteux ! Ramesh Balsekar qui était élève de Nisargadatta continue lui aussi à “produire" des éveillés (?) et bien sûr des dissidents. D’autres se réclament d’Osho. etc. D’autres se réclament d’un mélange de plusieurs instructeurs ou de plusieurs traditions. Enfin, il existe aussi d’autres filiations plus modestes en quantité, comme celles s’attachant à Jean Klein et bien d’autres.
[3] - C’est la multitude de scandales et de comportements aberrants de nombreux soi-disant maîtres spirituels éveillés qui est à l’origine de cette version et qui on le comprendra ne s’applique pas à l’éveil authentique.
[4] - Dans un épisode récent le comportement d’un maître, reconnu et bien aimé mondialement, s’est avéré incompatible avec son éveil, son détachement et sa vie intérieure au-delà de tout désir. La justification était qu’en lui il n’y avait plus d’ego ou de personne pour commettre ces fautes. C’était tout simplement le déroulement naturel et normal des conditionnements de son organisme ; conditionnements qui persistent même après l’éveil. Ce maître, pour qui je garde toujours une grande estime, est un des plus grands défenseurs de l’idée selon laquelle l’éveillé continue à “passer" par les mêmes pensées et émotions d’avant l’éveil, à la différence qu’il ne s’y identifie plus. On peut alors se demander avec quelle énergie il accomplissait ces mêmes actes antérieurs à l’éveil lorsqu’il y avait identification ! Le lecteur comprendra que cette idée et l’explication du comportement sont fausses et que l’on pourrait avec ce genre de raisonnement justifier n’importe quel acte. Il ne s’agit pas ici de morale, ni d’interdit. Il s’agit d’une impossibilité de coexistence de cette énergie libre non manipulée avec un comportement où cette énergie devient canalisée donc manipulée vers la réalisation d’un but...
3e millénaire, (78), Hiver 2005
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Joop-le-philosophe | Mar 23, 2019 |

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