David Lescot

Au bout de quelques pages, je n’ai pu m’empêcher de penser à Bernard Madoff, cet homme d’affaires américain qui a fait la une de l’actualité en 2008. Lui a eu une longévité exceptionnelle de 48 ans, mais je n’ai pas été surprise en découvrant après coup en lisant la présentation de cette pièce pour son auteur, puisque c’est l’affaire Madoff qui lui a fait connaître rel="nofollow" target="_top">les chaînes ou les pyramides de Ponzi, et c’est la vie de cet homme qui est entré dans le dictionnaire en donnant son nom à une arnaque financière qu’il fait découvrir au spectateur. Ou du moins la vie qu’il a contée, qu’il s’est peut-être inventée, car ce que l’on sait de lui est principalement ce qu’il a raconté dans les journaux et ailleurs, difficile à vérifier et à prendre avec des pincettes quand on sait l’affabulateur qu’il a été, qualité essentielle dans le métier qui était le sien…
La pièce de Lescot est divertissante, elle m’a fait découvrir un personnage dont je ne soupçonnais pas l’existence (candide, je n’imaginais pas que ce type d’arnaque était si répandu qu’on lui avait donné un nom…). J’ai du mal à comprendre ceux qui peuvent se laisser avoir par des promesses d’intérêts à 50% en 3 mois, et pourtant ces montages financiers marchent, celui de Ponzi a été florissant pendant de nombreux mois avant de s’écrouler comme le château de cartes qu’il était.
L’angle de l’auteur fait se demander qui est le plus coupable dans cette histoire, de l’homme ou de la société qui ne lui laisse aucune autre alternative pour assouvir la soif de reconnaissance sociale (et sonnante et trébuchante) qui l’habitait. Mais il n’y a aucune complaisance dans cette pièce de théâtre, et de toute façon c’est toujours la société qui gagne et Ponzi mourra pauvre et oublié dans un hôpital public à Rio de Janeiro en 1949, près de 20 ans après avoir ruiné quelques 40 000 petits épargnants et tenté inlassablement par la suite de monter petites combines après petites combines, qui lui valurent autant de passages en prison. Les châteaux de cartes finissent toujours par s’écrouler.… (mehr)