Lectures 2013 - greuh

#1 Gwenn Seemel - Le Crime Contre Nature
#2 David Macauley - La civilisation perdue
#3 Jane Hunt - Osez... le quick sex (plus une demi douzaine d'autres de la série)
#4 Ralph W. Lambrecht - Way Beyond Monochrome
#5 Gilbert Garcin - Mister G. (bleu)
#6 Manuel Alvarez Bravo - Manuel Alvarez Bravo
#7 Anaïs Nin - Little Birds
#8 Umberto Eco - Confessions d'un jeune romancier
#9 Léo Henry, Jacques Mucchielli, Laurent Kloetzer - Tadjélé
#10 Frédéric Dard - Mets ton doigt où j'ai mon doigt
#11 Yann & Conrad Une monographie
#12 JRR Tolkien - Fellowship of the Ring
#13 Gabriel Campanario - The Art of Urban Sketching
#14 Paul Lafargue - Le droit à la paresse
#15 Daniel Foucard - Nudism
#16 Cory Doctorow - Homeland
#17 Greg Stolze - Godwalker
#18 Neil Gaiman - The Ocean At The End Of The Lane
#19 Julian Assange - Menace sur nos libertés
#20 George Alec Effinger - Budayeen Nights
#21 George R. R. Martin - A Clash of Kings
#22 George R. R. Martin - A Storm of Swords
#23 Mark Z. Danielewski - The Fifty Year Sword
#24 Neil Gaiman - Neverwhere - BBC Radio Play
#25 Charles Stross - Equoid
#26 Greg Stolze - Switchflipped
#27 Bram Stoker - Dracula
#28 Pierre Kropotkine - L'Esprit de Révolte
#29 Claude Baudez - Les Cités Perdues des Mayas
#30 Léo Henry - Sur Le Fleuve
#31 George R. R. Martin - Feast For Crows

Autres, non fichables : "sLAng : historias sobre una misma historia", "sLAng : quemarropa", "Fragmentos", "Unknown Armies" v2, "Wastburg" (le jeu), Mak Attax, Statosphere, Targets of Opportunity, Nikon F4s user manual, Darktable user manual, Mind's Eye Theatre, Mind's Eye Theatre Requiem, Weep, DungeonWorld, Night Below, Guide du Manifestant Arrêté, "I've nothing ot hide' and other misunderstandings of privacy scientific paper, TorchBearer, Rules Cyclopedia, Weep, Fragmentos : Navidades de sangre, God_Game_Black, La Torre de Rudesindus, Torchbearer, Tremulus, Monster of the Week, Deadlands Noir, The Laundry Files : Agent's Handbook, Black Bag Jobs, License to Summon, Hillfolk

Le Crime Contre Nature
Quand on nous rabâche que n'est naturel que la relation un homme plus une femme, sans aucune preuve scientifique autre que la norme sociale, on oublie vite qu'il n'y a en fait aucune norme biologique, scientifique, sur le sujet. La nature est remplie de contre-exemples. Il faut d'ailleurs souvent pas chercher bien loin, mais l'occultation des contre exemples et l'ignorance des règles de logique formelle sont souvent un vieux dada. Ici, donc, dans ce livre, Gwenn Seemel, artiste franco-étatsunienne nous livre une série de peintures animalières superbes. Le choix des animaux n'est aucunement anodin. De l'ours brun à la mouette en passant par la hyène ou la girafe, chacun de ces animaux se comportent différemment de la théorie un papa + une maman (+ un crayon + une gomme, c'est le "Mariage pour trousse" nous twitta quelqu'un).

Qu'apprends-t-on dedans ? Hé bien que toutes les configurations imaginées et imaginables existent dans la nature. De nombreuses espèces forment des couples homosexuels, sur la durée ou pour de simple relations temporaires, par jeu ou pour élever des enfants. Dans de nombreuses espèces, c'est la femelle qui domine, qui chasse, qui gère. Dans d'autres, c'est le mâle qui se pomponne et se fait beau. Encore d'autres où les petits sont élevés par les mâles, ou par des couples homosexuels. Encore, enfin, où les mâles donnent naissance, où les femelles abandonnent la garde des petits aux mâles etc. Quoique vous puissiez imaginer sur la structure d'un couple ou la sexualité existe quelque part dans la nature.

Au final, quelle que soit ce qui constitue pour vous la "normalité" d'une relation familiale ou sexuelle, ce n'est qu'une norme subjective, sur une base culturelle, sociale, morale ou religieuse, mais nullement une vérité biologique, scientifique, absolue.

Les illustrations sont des peintures superbes, qui reprennent souvent un élément évoqué pour l'animal concerné. c'est très très beau, dans une acrylique colorée pointilliste que je trouve finement maîtrisée. Il y a un je-ne-sais-quoi de géométrique dans les "points" que je trouve très beau, au-delà du feu d'artifice des couleurs. Il est difficile pour l'illustration d'enrichir le texte mais au final avoir une jolie image des animaux concernés suffit à nous rappeler, à tout instant, que la nature est superbe, entre autres dans sa variété.

Edit : et je ne débattrai pas de sujets de société ici. Fin de la discussion.

Pourtant c'est fascinant (mais je suis d'accord que ce n'est pas le bon forum)! Merci de cette discussion et de nous présenter ce livre hors norme!

De rien. J'ai préféré clore le sujet pour éviter les polémiques. Le livre est dispo en pdf contre don (même rien si on le souhaite vraiment). Y'a aussi "Animal Lives" dans le même genre http://humoncomics.com/archive/animal-lives

La civilisation perdue

David Macauley est un pro pour ce qui est d'expliquer aux enfants comment les choses marchent, avec un dessin d'une précision et d'une clarté incomparable. Avec lui, j'ai découvert comment on construisait un château fort, une cathédrale, une pyramide... Comment le sous sol de la ville était plein de galeries, de tuyaux et de carrières de pierres (ou pas pour ce dernier). Etc.
Le plus génial des ouvrages qu'il ait fait est celui-ci. Un cataclysme a ravagé les Etats-unis en 1985 (oui, bon, hein), devenus une civilisation complètement oubliée. Dans un futur lointain, un archéologue déterre une étrange structure, complète, avec des squelettes dedans, que les anciens appelaient "Motel". Vu les corps allongés, il ne peut s'agir que d'un tombeau pour gens de haut rang ! Et à partir de là, très sérieusement, notre archéologue commence à réinterpréter tout ce qu'il trouve à sa sauce. La télé devient "le grand autel" pour les prières. Les WC ? Un petit temple secondaire dédié aux dieux de l'eau. Le récipient "ICE" ? C'est évidemment l'Isolateur des Contenus Essentiels où on plaçait les organes retirés des défunts.
Tout y passe, écrit et illustré avec humour.
Mais il y a une leçon, dans ceci et c'était qu'à l'époque (peut être encore aujourd'hui), quand les archéologues ne savaient pas à quoi servaient un truc, ils y collaient un label "objet de culte". Mon expérience directe s'est faite avec une espèce de bâton préhistorique qui est passé, au fil de mes bouquins d'histoire de collège et lycée, d'objet de culte à propulseur à flèches pour la chasse... Un chouette livre qui développe un peu l'esprit critique des enfants, avec plein d'humour. Les autres ouvrages sont très bons aussi.

Osez... le quick sex
C'est rigolo à lire mais n'apporte au final pas grand chose. Quelques idées de lieux insolites, quelques idées de positions. Enormément de remplissage, comme un chapitre inutile sur des idées de partenaires avec avantages et inconvénients qui n'est même pas vraiment drôle. Trop d'emphase sur l'amour avec des inconnus/collègues et autres qui fait qu'une bonne part du livre est sans intérêt pour les couples fidèles (dont je suis).

Tu me fais penser que j'ai toujours celui-ci : www.librarything.fr/work/2492790/ à lire.

Hihihi :)
Ceci dit, je suppose que ça risque d'être tout autant du remplissage. Osez... les massages érotiques ou Osez... vivre nu, sympas, étaient bien plus informatifs et intéressants.

Way Beyond Monochrome
Une somme impressionnante. A destination du photographe (argentique) avancé qui voudrait encore pousser plus loin les finesses du développement, du tirage, du traitement ou de l'encadrement. Un ouvrage magnifique, tant dans la forme que le fond mais, surtout, une somme de connaissances impressionantes. Une vie de recherche dans l'aspect technique de la photo accumulée entre ces pages.
Un indispensable pour tout amateur de pellicules noir et blanc dont je suis.

Mister G. (bleu)
Gilbert Garcin aka Mister G. est un photographe qui se met en scène dans des saynètes qui ne sont pas sans rappeler les oeuvres de Marc Anthoine Mathieu. Il photographie sa silhouette dans des petits décors qu'il a construit lui même et crée des images empruntes d'un humour léger, naïf, parfois absurde fort agréable. Et même si toutes ses photos sont en ligne sur son site, je désirais avoir un recueil chez moi, consultable à loisir.

Manuel Alvarez Bravo
Encore un petit recueil d'images dédié à un photographe, il s'agit ici d'un mexicain qui faisait des superbes photos de la vie quotidienne de son pays. Des superbes noirs et blancs, parfaitement maîtrisés, sur un pays fascinant et méconnu vu d'ici.

Ma copine et moi nous sommes offerts une grosse série de "Osez..." pour la non-St Valentin qui était hier. On a décidé de faire la collec'.

Il y en a combien ?

Une cinquantaine. Mais on va se calmer et prendre ceux qui nous concernent, ce qui réduit le nombre à une vingtaine...

Les Petits Oiseaux
Dans son style toujours à la fois troublant et tendre, humain et sulfureux, chaud et doux, Anaïs Nin évoque l'amour et l'érotisme à sa manière unique. Les nouvelles (dont certaines extrêmement sordides pourtant) ne peuvent être prise qu'au sens d'un érotisme raffiné, particulièrement fin, dénué de toute pornographie. Une écrivaine immense, bien au-delà de la médiocrité à la mode de notre actualité littéraire.
Une suite intéressante à Venus Erotica parce que les ambiances dégagées sont très différentes dans leur style. Plus d'érotisme et moins de sexualité. Etonnant.

Confessions d'un jeune romancier
Au cours de ces trois essais de Umberto Eco, ce dernier nous présente - ou tente de nous présenter - sa manière d'écrire et ses sources. On y retrouve le léger humour discret que j'affectionne chez ce grand de la littérature. Les deux premiers essais présentent les coulisses de ses romans, comparés à l'aune d'autres grands auteurs qui ont eu de l'influence sur lui. Sans oublier, CV du monsieur oblige, quelques appartés sémilogiques. Le troisième essai se veut dans la lignée des deux premiers et présente longuement, au travers de nombreux exemples, le truc littéraire de la liste. Là, j'y ai retrouvé le pied-de-nez que représente Le pendule de Foucault. Sans spolier le roman, je vais spolier l'essai : présentant avec force la technique de la liste, le lecteur est en fait entraîné dans une liste des listes, avec force exemples. Un peu long certes, mais on peut arrêter et lire en diagonale sitôt qu'on a pigé la blague... :)

Tadjélé
"Quand il s'ennuie, Dieu écrit des symphonie de souffrance"
C'est à ce versde Fuzati auquel je pensais en lisant ce troisième volume des dernières nouvelles de Yirminadingrad (après Yama Loka Terminus et Bara Yogoi, des mêmes). Ce tome, sous titré Récits d'Exil raconte essentiellement la vie d'exilés, d'expatriés, d'apatrides, dont le lien à tous est de provenir de cette terre suintant la mort qu'est Yirminadingrad. Chaque nouvelle présente une personne différente (ou presque) et exprime avec une plume toujours renouvelée la vie d'un homme ou d'une femme sans terre.
Une mention spéciale à la nouvelle qui commente les 4(?) livres à ceci près que l'ordre des nouvelles ayant été modifié dans ce livre 3, le lien est un peu brouillé (mais peut être sont-ce les notes). Nouvelle à laquelle il faut revenir après avoir lu le livre pour comprendre toutes les références. J'ai bien aimé cette manière de briser le 4è mur. Y'aura t il un 4è livre comme évoqué dans la nouvelle ? Avec le départ de M. Mucchielli, c'est probablement non. Tant pis, ces 3 ouvrages (plus le site web) forment déjà une magnifique corpus.

# 17 - Intrigante cette série de nouvelles, je garde l’idée dans un coin de ma mémoire.
Le domaine SF/anticipation/post-apocalyptique ou je ne sais comment dire est peu représenté dans mes lectures, cette série de nouvelles a-t-elle le potentiel pour intéresser des néophytes ou le style et l’univers sont-ils très marqués ?

Je pense qu'un néophyte peut y aller. Si tu veux tester le style, je te recommande la visite (et faut pas hésiter à le fouiller en profondeur) du site yirminadingrad.eu
C'est un peu comme un opus 0 à la série.

Merci pour l'info. J'ai trouvé une nouvelle gratuite sur le site, que je vais pouvoir lire pour avoir un petit apercu, et plus si affinités!

Mets ton doigt où j'ai mon doigt
Aaah, San Antonio... Ca faisait très très longtemps que j'en avais pas lu un. J'y ai retrouvé tout mon plaisir dans la gouaille de San A, la puissance évocatrice et physique de Bérurier, le tout dans une petite enquête où le plaisir des personnages et de la langue dépasse de loin l'intérêt de l'histoire.
Bref, le pinnacle du polar de gare. Je vais sûrement m'en lire un autre dans les prochains mois.

Yann & Conrad : une monographie
Excellent document sur le passé de Spirou et sa rédaction, juste après l'époque héroïque. Les deux trublions très doués ont mis un dawa mémorable dans le journal mais c'a a été (plus ou moins) un électrochoc salvateur.
Très drôle aussi de voir que si certains auteurs de Spirou se sont remis du choc, certains passent encore à coté dans les témoignages qui parsèment le livre :)

Fellowship of the Ring
Comme je suis parti en vacances en Nouvelle Zélande, j'ai emmené le début du Seigneur des Anneaux pour le relire, cette fois en anglais. Ben c'est nettement meilleur en VO, mais ce n'est pas la faute du traducteur. Il y a une sorte de musicalité de la phrase en VO que seul Julien Gracq aurait pu retranscrire en VF, au mépris de l'exactitude du texte. La phrase est fine, ciselé et s'envole gracieusement au lieu d'être soulevée par des "han!" de porteur d'eau.
Par contre, il est amusant de remarquer que franchement Frodo ne branle rien. Le même défaut que dans le Hobbit, quelque part, à savoir que le héros est un assisté. D'ailleurs, c'est pareil dans Harry Potter...
Et le passage de Tom Bombadil est une plaie. Si j'avais été l'éditeur de Tolkien, je lui aurais demandé de supprimer ce passage, hihihi (d'ailleurs, Peter Jackson l'a fait et seul le plus acharné des tolkiennophiles y trouvera à redire).
Le reste, ben ça respire bon l'aventure, le doute, l'angoisse apocalyptique, la faiblesse humaine.

The art of urban sketching
Superbe.
Moi qui ai modestement commencé à dessiner au cours d'un récent voyage en plus de la photographie que je faisais déjà, ce livre est un vrai régal pour les yeux et retient surtout une philosophie : "vous craignez rien, vous avez pas besoin de matos : prenez une feuille, un crayon et jetez-vous à l'eau".

Alors, évidemment, les croquis présentés sont magnifiques mais le ressenti reste : un grand nombre des auteurs présentés se sont simplement jetés à l'eau et ont appris sur le tas :)

Je vais faire pareil.

As-tu déjà vu les aquarelles de Christopher Holland, un des membres de l'équipe LT ? Lui aussi s'est jeté à l'eau.

Ah, tiens, non. C'est où ?
Moi, mon carnet de voyage de la NZ est là : http://35mm-compact.com/forum/viewtopic.php?f=70&t=41891

Je t'ai envoyé un MP pour le lien.

Le droit à la paresse
Intéressant pamphlet de Paul Lafargue qui, bien qu'extrêmement vieillot par nombre d'aspect, sans compter le coté pamphlétaire exacerbé, a le mérite de nous interpeller sur une question : si aujourd'hui on passe notre temps à simplement supprimer le travail (automatisation), pourquoi continuer à baser tout le système social dessus ?

Nudism
Je suis mitigé.
Je ne sais que penser, au juste, de ce livre. Résumons : le héros du livre est un écossais qui part au Groenland pour devenir le secrétaire principal du parti libéral-populiste local, rôle dans lequel il va exceller avant de faire une bêtise, le menant à quitter le pays pour le Canada. De là, il se joint à un groupuscule pro-nucléaire. A sa première action d'éclat avec ces derniers, le choix d'une nudité revendicative le fait exclure du groupe. Il fuit via le Mexique pour l'Ecosse, où il adope un naturisme renvendicatif qui le mène en prison où à l'instar de Stephen Gough, sa nudité intransigeante le fait rester entre 4 murs.
Voilà.
C'est tout.
Le style se laisse lire. Phrasé sec, mots choisis. Même si la forme est déroutante au départ, quelques pages et on est dans le bain.
L'auteur s'est documenté. Sa présentation des naturismes, par exemple, est très exacte, fouillée, précise. Certaines pages pourraient être réutilisée pour pas mal de sites web d'associations/fédérations naturistes : randonue, cyclonue, centre de vacances, découverte, psychologie, etc. Tout y est, décrit avec une justesse rare. Je subodore que sa présentation de la situation sociopolitique du Groenland soit de la même eau : renseigné, exigeant.
Mais. S'il n'y avait pas de mais, je ne serais pas mitigé.
Il n'y a pas réellement d'histoire. Le personnage principal est un fêtu de paille qui se laisse allégrement balloter selon le vent, sans réelle volonté. L'auteur l'utilise surtout pour faire de très très long exposés qui, s'ils sonnent juste, ne font pas avancer l'histoire. De tout le livre, il doit y avoir au plus trois événements anecdotiques qui font avancer vaguement le personnage vers sa fin. On dirait que le livre est une excuse pour lier trois ou quatre sujets qui intéressaient l'auteur. Vraiment dommage car une telle documentation, une telle précision aurait mérité une histoire qui soit à la hauteur. Même l'histoire de la tête nucléaire perdue au Groenland est exacte... Toutes ces informations auraient mérité une meilleure histoire. Encore une fois, dommage.

Homeland
Dans ce volume, on retrouve avec plaisir notre héros Marcus Yallow, glandouillant tranquille au Burning Man. Avant la fin du festival, il se retrouve avec un clef USB en main contenant la clef pour déchiffrer une gigantesque archive de documents gouvernementaux bien craspèques. Delà, il se retrouve à devoir les publier ou pas, au milieu de manifs etc. tout en cherchant un moyen de gagner sa vie en tant que webmaster d'une campagne électorale.

Tous les chapitres sont entrecoupés de pas mal d'information sur les technologies informatiques, les fablabs et comment protéger son ordinateur ou pourquoi protéger sa vie privée. Ces parties là sont passionnantes. Le souci, c'est que si on regarde le livre avec un peu de recul, il n'y a quasiment pas d'histoire. Le personnage se fait balloter d'événement en événement et ils sont assez peu nombreux, au final. Il n'y a pas le souffle d'aventure qu'il y avait dans le premier. On se retrouve à lire le bouquin pour profiter des informations IT qui sont dedans. Je le recommanderais néanmoins pour ces passages, fort utiles car bien expliqués et documentés. Le reste du livre servant à faire avaler cette information aux jeunes adultes auquel il est destiné.

Bref, je suis un poil déçu. Même si j'ai été fort ému par la scène où ils brûlent une bibliothèque, symboliquement, à Burning Man. Si vous avez toujours pas lu Little Brother (qui est sorti en français), sortez-vous les doigts, bon sang !

PS : à noter que le livre est en CC, comme tous les livres du monsieur.

Godwalker
Il s'agit d'un roman se déroulant dans l'univers du jeu Unknown Armies. Normalement, je suis très méfiant de la gamefiction et évite comme la peste les romans issus de Donjons & Dragons et autres. Mal rédigés, écrits à la chaîne, pondus à la va vite, aux intrigues et personnages anémiques, etc. Bien sûr, j'ai eu quelques surprises après avoir cédé aux injonctions de mes amis (j'ai aussi eu des déceptions en lisant les sombre bouses qu'on appelle "incroyable succès de librairie" et qui m'ont donné à chaque fois l'envie de me trancher la jugulaire en hurlant "buvez mon sang il est contaminé !" - Fuzati inside).

Bon. J'ai lu Godwalker pour deux raisons. La première, c'est que j'ai adoré lire les ouvrages formant Unknown Armies. La seconde, c'est qu'un très bon ami, fan de Neil Gaiman et de Léo Henry/Jacques Mucchielli/Laurent Kloetzer m'a dit "putain, mais comment tu l'as pas déjà lu ?"
Ben déjà parce qu'il est dur à trouver, tiens... Kindle m'a sauver. Je l'ai donc lu sur mon iPhone. En deux sessions de métro tellement j'étais accro.

Une histoire simple mais qui se complexifie à vitesse grand V au fur et à mesure que les personnages voient leurs intrigues se croiser et qu'ils se prennent à chaque fois les pieds dans les fils. Des personnages hauts en couleur dans un univers d'occultisme post moderne déjantés où une branche entière de la communauté occultiste bosse chez les fast food du Clown Rouge... Ça part dans tous les sens, les personnages sont rongés par leurs ambitions et leurs obsessions et détruisent tout sur leur passage. Ca va vite, ça fait mal et c'est très chouette. Un bon livre.

The Ocean At The End Of The Lane
Lisez. Ce. Livre.
Y'a longtemps que Gaiman ne m'avait ému comme ça, avec ses univers à la limite du rêve et du cauchemar. Avec des personnages attachants, touchants, profondément humains et une intrigue jolie et qui fait rêver.
J'ai failli pleurer, à la fin.
Punaise.

Menace sur nos libertés
C'est en fait le compte-rendu d'une conversation entre Julian Assange, Jacob Appelbaum, Andy Müller-Maguhn et Jérémie Zimmermann (je vous recommande d'aller lire leurs bios sur wikipedia).

J'ai régulièrement des coups d'sang à propos de l'une ou l'autre nouvelle loi, réglementation ou mouvement visant à réduire/censurer/diviser/rendre inaccessible Internet et l'information. SOPA, ACTA, PIPA et toute cette cohorte que les gouvernements et corporations tentent de mettre en place sous tout un tas d'arguments tous aussi fallacieux les uns que les autres : lutter contre les pédo-nazi-terroriste-dealers de drogue, sauver le cinéma, la démocratie, le monde, la musique, le livre, la télévision, etc. Jusqu'à présent, quelques trop rares personnes très motivées ont réussi, au péril de leur vie parfois, à empêcher ces lois de passer. Ce qui n'empêche rien. On a découvert des "lois secrètes" (si si). Ca n'a jamais empêché les gouvernements de vouloir tout surveiller, pomper, analyser jusqu'à une orgie de surveillance dont la Stasi et toutes les polices secrètes dictatoriales avaient seulement rêvé.

Mais jusqu'à présent, je n'avais pas rassemblé les morceaux épars du puzzle. Ce livre, au fur et à mesure de la conversation, le fait. Et le panorama, une fois assemblé les morceaux, est littéralement tétanisant d'horreur.
Avec un langage simple, des explications très claires et une discussion fort intéressante, on découvre l'effroyable faisceau d'intérêts qui pourrait mener à une société dont je ne crois pas qu'Orwell et Kafka aient pu songer dans leurs cauchemars glaciaux les plus noirs.

J'ai peur. Vraiment.

J'hésitais à l'acheter, je n'hésite plus. Merci pour cette critique.

J'attends ton retour.

Laisse-moi le temps de terminer la saga du soldat chamane ;-)

Budayeen Nights
Lorsque George Alec Effinger meurt, il laisse les fans de sa trilogie orphelins de Marid Audran. En effet, Le Talion du Cheikh se termine très abruptement et à raison, puisque il s'agissait d'une pentalogie.
Toutefois, il avait écrit les deux premiers chapitres du livre suivant et une poignées de nouvelles, dont une se passant bien après la pentalogie.
Les nouvelles sont très bien et on reconnaît la patte de l'auteur à chaque page, avec le plaisir de se replonger dans l'ambiance du Budayeen, le seul cyberpunk "moyen orient" que je connaisse. Deplus, les chapitres et la nouvelle que j'évoque permettent aux fans d'obtenir une sorte de conclusion à la série qu'ils ont adorée.

A Clash of Kings
Bon, ben faut dire que ça s'améliore. Même si certains personnages continuent de me sortir grave par les yeux, y'a un petit peu plus d'action et d'événements intéressants, même quand Martin délaye autant qu'il peut sa sauce. Très franchement, ceux qui aiment la série télé n'ont pas trop d'intérêt à lire les livres, vu que HBO a eu le bon goût d'enlever le gras pour ne garder que la viande...

A Storm of Swords
On m'avait dit "tu vas voir, le tome 3, ça claque". Bon, j'ai tenu jusque là et je pense que je viens de finir de lire l'événement "qui claque" dans "A Storm of Swords".
Ben... Je me suis fait grave chier. C'est mal amené et, en plus, je me fiche comme d'une guigne des personnages impliqués (et, en fait, de la totalité des personnages du Trone de Fer). La série est globalement mal écrite (en termes littéraires : langue, construction de phrases, etc). Par rapport à l'immonde tome 1, y'avait eu une amélioration suffisante dans le tome 2 pour que je poursuive malgré mon absence d'empathie pour les personnages. D'abord parce que les personnages sont pas très intéressants. Ensuite, plusieurs d'entre eux ne vivent pas d'événements intéressants et, très souvent, n'ont même pas de prise sur eux. Enfin, parce que dès l'accident de Bran, Martin a bien signifié qu'il fallait pas trop s'attacher aux personnages.
Résultat : je lis les non-aventures de personnages dont je me fiche éperdument, dans un niveau littéraire qui ne déparerait pas chez Fleuve Noir, entre deux bouquins Forgotten Realms.

Bref, je suis las de ces ouvrages bas de gamme. L'univers est chouette, pourtant. Dommage qu'il n'en fasse rien. J'essaierai de finir celui là, mais je doute poursuivre même si j'ai déjà sur l'étagère le 4è livre.

Déception.

The Fifty Year Sword
Je viens de finir The Fifty Year Sword, de M.Z. Danieliewski. C'est très sympathique même si, quand je réfléchis à l'histoire dans son ensemble, y'a une impression de vide. J'ai passé un très agréable moment mais j'ai l'impression de m'être fait escroquer : il n'y a pas d'histoire, en fait. Pas vraiment. Quand j'ai fermé le livre, j'ai eu l'impression d'entendre l'auteur ricaner, quoi.

Je développe :
- le jeu des guillemets, j'avoue mon désarroi car je n'en vois pas l'utilité. A la limite, le langage infantile parfois ferait penser que ce sont les 5 orphelins qui ont raconté les événements à un flic et que celui-ci a assemblé les récits ?
- si ce n'est pas le cas, pourquoi le langage infantile ? En effet, la narration fait l'emphase sur Chintana or un enfant ne ferait pas ça.
- la chute de l'histoire donne un sentiment de vol

Mais, pourtant, étrangement, j'ai passé un très bon moment.

Neil Gaiman - Neverwhere - BBC Radio Play
Cette excellente histoire est génialement mise en scène par un cast au petits oignons (dont Gaiman fait partie). Quel plaisir d'entendre Door, Carabas et surtout MM. Croup & Vandemar, déroulant cette histoire d'un Londres fantasmé...
Non, vraiment, une super réussite :)

Charles Stross - Equoid
On retrouve notre ami Bob Howard à l'époque où il n'était pas encore manager de la Laverie. On y découvre l'origine des problèmes de Howard Philip Lovecraft avec les femmes. On y découvre pourquoi les licornes, en fait, ça craint.
Un chouette texte, sympathique sans être révolutionnaire. Un peu la "paire de charentaises" de la série : on s'y retrouve bien et confortable sans que ça soit non plus le truc le plus génial. Les fans apprécieront la novelette gratuite. Les autres pourront passer leur chemin.

Switchflipped
Peut être qu'après avoir lu le très chouette Godwalker j'attendais trop de ce livre. On y suit un personnage qui va découvrir l'existence de gens dotés de pouvoir vivant dans les couches interlopes de la société. Très post-moderne, on y retrouve, justement, cet univers personnel à la saveur particulière que j'apprécie chez Stolze. Les personnages sont intéressants et il fait bien vivre son petit monde.
Là où le bât blesse, c'est sur la qualité de l'histoire en elle même. L'exposition est extrêmement longue. L'aspect choral du roman, je suis d'accord que c'est à la mode ces temps-ci, mais au final il y a parfois un peu trop de points de vue proposés et ça nuit parfois à l'efficacité du récit. Enfin, après une exposition immensément longue, le roman se résout hyper rapidement, et pas très clairement. Je dois avouer qu'à force de jongler avec plein de balles, l'auteur m'en a fait perdre quelques unes de vue, que je n'ai pas vu retomber.
Un univers assez chouette, des personnages intéressants mais, amha, une histoire qui mériterait d'être rééquilibrée. Ça se finit trop en queue de poisson.

Dracula
Que dire qui n'aie déjà été dit ? Hé bien, déjà, que j'en aurai mis, du temps, pour le lire. Déjà parce que je le lis passé la trentaine alors que j'aurais dû le lire bien avant eut égard à mes goûts personnels. Ensuite parce que j'ai mis un an à arriver au bout.

C'est, au final, assez loin de ce à quoi je m'attendais.
Dans les qualités : c'est très bien écrit. L'histoire, que tout le monde ne connaît pas tant que ça vu comme les films sont au final peu fidèle, est bien agencée, avec la quantité nécessaire d'action, d'angoisse et d'amûr. Au final, plein de choses m'ont surpris, comme par exemple le fait que Dracula peut se déplacer le jour (mais il est bloqué dans sa forme humaine à moins d'avoir accès à ses caisses de terre, un peu comme le chat sa litière). Ou le fait que ce sont les FLEURS d'ail. Pas les gousses ! qui font peur aux Vampires. C'est aussi bien moins "romance tragique bla bla" que le film de Coppola - et les Goths de service - a voulu faire croire. Au final, les films de la Hammer ne sont pas si éloignés de la réalité : ça frite ! VH fait un carnage dans le château, avant le combat final quand le soleil se couche au fond des Carpathes où personne ne vous entendra crier...

Au niveau des défauts : mon Dieu ce que Van Helsing aime s'écouter parler. Il est parfait, sans défaut. C'est un peu le Mary Sue du livre et y cause. Y cause. Si on enlevait les longs monologues du néerlandais, le roman fondrait de moitié. Entre ça et les grandes déclarations officielles d'amitié, ça tire quand même pas mal à la ligne.
Bref, c'est chouette mais c'est long.

PS : Une fleur d'ail sauvage c'est ça : http://www.turf.uiuc.edu/weed_web/garlic/garlic_flower.jpg Je ramassais de l'ail sauvage dans ma région quand j'étais petit...

L'Esprit de Révolte
D'après Kropotkine, l'esprit de révolte ne peut parvenir à un résultat qu'au travers d'une praxis permanente. Il est assez fascinant de lire cet essai qui, je pense, est désormais obsolète. Non que ce qu'il présente est complètement suranné dans la théorie, c'est plutôt les aspects pratiques présentés. Kropotkine nous présente des idées adaptées au monde du XIXè/début XXème sur la base des années précédent 1789, où la communication était faible.
Alors que, dans un monde surchargé d'images et de communication, le vrai problème est plus de faire entendre sa voix dans le déluge...

Les Cités Perdues des Mayas
Sympathique petit ouvrage, très illustré, qui raconte la découverte par l'occident des cités mayas, du XVè au XIXè siècle. C'est bien documenté, bien illustré et bien écrit, attrayant pour l'oeil et l'esprit. Une excellente lecture.

Sur Le Fleuve
Sur un fleuve inconnu, au alentours du XVIIIè une troupe d'aventuriers d'horizons divers descendent un fleuve à la recherche d'El Dorado. Une sorte de huis clos se crée, les personnages vivant mal leur voyage dangereux. Des hommes mauvais entreprennent un voyage dangereux pour de mauvaises raisons, ça ne peut que mal tourner. Les personnages sont bien trouvés, Léo et Jacques écrivent toujours aussi bien et la fin, très ironique, m'a tenu en haleine.
Un chouette livre.

A Feast For Crows
Bon, ben Martin continue de balader ses personnages dans son univers comme des fétus de paille dans un torrent. On sent encore plus le tirage à la ligne pour placer les personnages là où il en a besoin pour son Grand Final à venir dans le tome douze mille. Comme l'action est retombée, on sent vraiment le "faut que mon personnage soit à tel endroit dans 100 000 pages, mais faut que j'écrive à son propos régulièrement à cause du format que j'ai choisi". Et vas-y que je te colle des longs trajets à cheval, à pied où en bateau avec des péripéties anecdotiques dont on se bat les couilles. C'est plus du bouquin passe-plat comme y'en a toujours dans les trilogies médfan en tant que tome 2. Non, là on est sur le tapis roulant du bar à sushi qui te coltine des centaines d'assiettes avec seulement quatre sushis différents, tous insipides. Encore pire que ça ? Ce volume ne traite que de la moitié des personnages, il faudra se coltiner un deuxième tapis roulant dans A Dance With Dragons. J'enthousiasme grave (et, pour l'avoir commencé, A Dance With Dragons c'est exactement ça).
C'est assez typique de l'auteur qui se retrouve piégé par le format qu'il a (intelligemment, ceci dit) construit. Il se sent obligé de s'y plier. On se rappellera de l'insipide Harry Potter And The Order Of The Phoenix où Rowling est forcée de faire "un tome = une année de cours" et on se retrouve avec un volume de 1500 pages où seules les 100 premières et les 100 dernières arrivent à empêcher le lecteur d'avoir envie d'aller brûler le bouquin au fond d'un bois en pleurant son pépé tout rouge avec la honte d'avoir perdu son temps (et je passe sur la séance de camping sauvage encore plus insupportable d'un autre des livres de la série, séance de camping se terminant sur un Deus Ex Machina qui ferait passer une tragédie d'Euripide pour un Tchekoverie assumée).
C'est long, c'est chiant et, clairement, ça vaut pas la série télé.

Bon, ben voilà qui clôt l'année, n'ayant pas fini La Rébellion Zapatiste à temps.
Bonne année 2014 à tous.