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Lädt ... Les Silences de Parisvon Albert Camus
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La guerre, parce que c’est cela dont il est question. Les Silences de Paris, c’est le vacarme étourdissant des radios de propagande qui envahissent tout pour espérer pouvoir mieux se faufiler dans les pensées de chacun. Les Silences de Paris, c’est aussi la frustration quotidienne des Parisiens, qui ne savent plus ni quoi penser ni quoi dire et comment. Cette pièce décrit à travers le personnage d’un bouquiniste et de son chat Prosper (le seul personnage à être identifié par un nom…) cette confusion de ce qui fut une résistance passive ou une collaboration par défaut, ce ne sera jamais dit. Ce sont tous les indécis, tous ceux qui se révèleront patriotes seulement au moment où les troupes alliées marcheront sur Paris, qui sont dans cette pièce. Pas ceux qui retournent leur veste, non, seulement ceux qui ont essayé chaque jour de passer entre les gouttes, et qui auront la libération de Paris à peine plus joyeuse et bruyante que les années d’occupation.
C’est une pièce étrange, qui contraste avec les engagements de Camus, car c’est la passivité qui est ici mise en scène, rien à voir avec l’activisme d’un Rieux dans La Peste. Et Camus ne juge pas, ne dit rien. Il laisse écouter, il laisse chacun se faire son opinion. Je ne suis pas même sûre que la pièce demande de se faire une opinion. Non, elle constate, elle dit, c’est tout. Certes, les Français ont eu la mémoire courte et ont su réécrire l’histoire de magnifique façon, mais déjà quelques années après la guerre, Camus, qui a passé une grande partie de cette période dans la capitale, collaborant à divers journaux et participant donc lui-même au brouhaha médiatique, donne cette description sans concession (mais aussi sans accabler personne) de la réalité de la capitale dans ces années sombres.
Rien d’étonnant à ce que cette pièce, tant mineure par le genre que dérangeante par le contenu, soit oubliée et aujourd’hui difficile à trouver (à part dans l’œuvre de Camus dans la Pléiade et une édition Gallimard dont je n’ai pu trouver de trace). Trop mineure et trop dérangeante. Un peu difficile d’accès aujourd’hui par son caractère elliptique, mais un témoignage peu connu et qui vaut un petit arrêt pour réfléchir à ce que fut notre histoire récente. A conseiller comme une lecture de traverse à tous les lecteurs de Camus et tous les lecteurs qui aiment réfléchir sur les méandres de notre humanité.