Feindre la normalité. Voilà la solution que Caillou Roglin a choisie pour éviter d'être envoyé en foyer d'accueil, lors des visites d'assistantes sociales. Ainsi, il ment au sujet de sa vraie vie avec sa mère qui l'élève seule et communique avec lui via de gentils "post-it" laissés un peu partout dans l'appartement, puisque son travail l'oblige à s'absenter tôt le matin et en soirée. Lui, il rêve, avec son copain Karim avec qui il passe tous ses temps libres, d'une autre vie en Suède. Et puis il y a Yaga, cette vieille dame qui se dit Amérindienne et qui a planté son tipi dans le stationnement du HLM. Il l'écoute lui partager la sombre histoire de son peuple. Or, celle-ci est bientôt victime d'un règlement de compte qui provoque son évincement de la cité. Caillou ne le supporte pas et, avec d'autres qui comme lui, souhaitent la voir restée puisqu'elle ne gêne personne, ils font obstacle au règlement. Un roman réaliste et peu dialogué au cours duquel on traite, avec un brin d'invraisemblance, de survie et d'exclusion sociale dans les cités françaises. Ce dernier aspect, bien qu'il existe ailleurs, rendra peut-être l'approche du sujet difficile auprès d'un lectorat peu au fait des problématiques du contexte. [SDM]