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Le Monde d’hier : Journal d’un Européen (extraits)

von Stefan Zweig

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Car le siècle où je suis né et où j’ai grandi n’était pas un temps de passion. C’était un monde ordonné, aux stratifications claires et aux transitions tranquilles, un monde sans hâte. Elle a eu la bonne part, cette génération de mes parents et de mes grands-parents. Elle a vécu une vie paisible, droite et claire d’un bout à l’autre. Et cependant je ne sais si je les envie car ils ont vécu leur existence somnolente comme au-delà de toutes les vraies amertumes, des perfidies et des forces de la destinée, comme en passant au large de toutes les crises et de tous les problèmes qui broient le cœur mais qui aussi l’élargissent prodigieusement. Enveloppés dans le cocon de leur sécurité de leur fortune, de leur confort, combien peu ils ont su que la vie peut être démesure et tension. Cela peut nous surprendre éternellement et nous arracher à tous nos gonds. Dans leur libéralisme et dans leur optimisme touchants, combien peu ils ont soupçonné que le jour qui commence à poindre à la fenêtre peut briser notre vie.

C’est un long récit que ce livre, ou plutôt ce témoignage, ou même ce testament. En effet, c’est le lendemain du jour où il envoie son manuscrit à l’éditeur qu’il se suicide, en février 1942. Quoi de plus dramatique comme entrée en matière pour la lecture d’un livre ?...
Il me faut aussi préciser dès le début de cette note de lecture que je n’ai lu, en lecture audio, que des extraits de cette œuvre. De larges extraits qui donnent une bonne idée du livre, mais qui sont assez loin des 500 pages du livre en format poche. Cette réserve faite, il me faut ajouter que cette lecture m’a promenée de-ci de-là, et que j’ai du mal à voir comment structurer cette note de lecture. Alors, me sentant bien humble par rapport au style tout en maîtrise de Zweig, je vais faire une note décousue et plus inspirée du catalogue que du texte, pour passer en revue tous les points que j’aimerais garder en mémoire.
Pour commencer par le commencement, le personnage de Zweig… Dans mon esprit, il a toujours été un homme en retrait, plus spectateur qu’acteur. Un homme profondément nostalgique aussi, incapable d’accompagner les bouleversements du monde dont il est témoin, et Dieu sait que sa génération ne sera pas épargnée de ce point de vue-là. Un bourgeois à l’ancienne qui aurait aimé que son monde ne vacille pas. Et ce livre confirme bien cette image un peu caricaturale que j’avais de Zweig. C’est intéressant de voir que lorsqu’il fait la liste de ce qui a changé, la perte de la sécurité vient avant la perte de la liberté. Il me semble que cela reflète bien le personnage et ses priorités.
A cela je rajouterais qu’il apparait même peut-être un peu lâche. Il a été réformé pour la première guerre mondiale. Pour quelle raison, je ne le sais. Lors de la montée du nazisme, il a fui. Et il le dit lui-même, depuis son poste d’observation en Angleterre, il ne s’est pas senti le droit d’intervenir dans le débat… Trop aveugle avant la première guerre mondiale, trop timide avant la seconde ? Zweig est connu pour ses biographies, ses analyses historiques, mais il ne semble pas très doué pour l’analyse des événements en cours ou à venir. C’est peut-être un portrait à charge, j’en suis consciente, mais Zweig me semble l’exemple même de ces gens qui ont assisté sidérés aux événements, Zweig le désemparé, Zweig l’impuissant.
Et ajoutez à cela une bonne dose de haute bourgeoisie qui ne voit le monde que par le bout de sa lorgnette économique, incapable semble-t-il de décrire la réalité d’un autre point de vue que le sien. C’est assez dérangeant pour un auteur qui a eu tant de succès et qui, même s’il est aujourd’hui dans un demi-oubli, continue à être un des principaux représentants des belles heures de la littérature de langue allemande.

Quoi d’autre, n’ai-je pas déjà tout dit avec cette attaque en règle contre l’auteur ? Non, il me faut parler du style. Un style très bourgeois, pour faire une transition avec le paragraphe qui précède. Bourgeois dans ce qu’il a de policé, de poli même. Un style d’une incroyable rectitude. Rien ne dépasse, jamais. Les phrases sont ciselées pour suivre cette ligne droite dont Zweig ne dévie jamais. Pas un mot plus haut que l’autre, pas de fulgurance, jamais de formule ou de trouvaille stylistique. Non, de l’efficacité, du réalisme, chaque mot à sa place, toujours.
Cela donne une langue très belle, un texte dont aucun mot n’est choisi au hasard, tout est à sa place, tout est maîtrisé, avec une vigilance de tous les instants. C’est beau à lire, agréable à écouter, même si cette maîtrise sonne parfois un peu vide, trop plate justement. Statique, c’est le mot qui me semble le mieux résumer le style de Zweig et, je le réalise en l’écrivant, cela va bien avec son rôle assumé de spectateur.

Voilà une critique qui pourrait paraître à charge. Et pourtant, il n’en est rien (ou presque). Je critique la couardise supposée de Zweig, mais je n’ai aucune certitude, loin de là, que j’aurais été capable de mieux si j’avais vécu à son époque, ou si nous revivions cela à la nôtre. Je souligne l’incapacité de Zweig à décrypter son monde et à anticiper cette première guerre mondiale qui a ébranlé son monde à jamais. Mais alors que je dois aborder ce chapitre avec mes élèves dans quelques semaines (centenaire oblige…), je me faisais la réflexion que je n’ai jamais rien compris à cette guerre, et surtout à la façon dont elle a été déclenchée. J’ai eu beau écouter mes professeurs d’histoire, j’ai eu beau lire tous les tomes des Thibault avec application, je suis toujours dans l’incompréhension. Et c’est peut-être Zweig qui en livre la meilleure explication en disant que toutes les nations voulaient la même chose en même temps, cela ne pouvait déboucher que sur une guerre.
Ce n’est pas une critique à charge non plus, car la situation de Zweig m’a fait froid dans le dos quand j’ai comparé son monde d’hier à notre monde d’aujourd’hui. Moi non plus je ne veux pas écouter les cassandres, je me dis que tout devrait pouvoir se résoudre. Je fais confiance à une certaine intelligence des hommes, me disant que la raison nous fera toujours éviter le pire. Ne suis-je pas la même naïve que Zweig lorsqu’il apprend les grands événements du monde sur la plage d’une petite station balnéaire de Belgique. Il n’a rien vu venir mais tout de suite son esprit est alerté lorsque le petit orchestre du kiosque à musique s’interrompt au milieu d’une phrase musicale. Tout Zweig est dans cette image, n’y suis-je pas aussi, toutes proportions gardées. Et si demain notre monde d’aujourd’hui devient notre monde d’hier, celui que l’on a irrémédiablement perdu au point de ne plus pouvoir affronté le naufrage de ce que nous avions cru immuable, ne me dirais-je pas que l’exemple de Zweig aurait dû me déciller les yeux, que je ne vaux pas mieux dans mon petit confort campagnard, moins aussi réfugiée dans mon nid douillet qui me cache une réalité trop laide et trop lointaine, du moins c’est ce dont je me persuade à grand renfort de confort domestique et petits plaisirs simples ?
Zweig, c’est un idéal. C’est, je ne l’ai pas évoqué ici, l’homme cultivé et l’Européen cosmopolite par excellence. Celui qui est totalement désarmé par l’horreur de la réalité parce qu’il ne pouvait se la figurer. En se suicidant, il semble dire que cet idéal n’a plus aucune chance d’advenir. En se suicidant, il se déclare orphelin à jamais de ce monde d’hier qu’il décrit avec une immense tendresse (ses piques semblant tellement pleines de bienveillance qu’elles en perdent toute légitimité). Zweig, c’est aussi un rappel à l’ordre, c’est le rappel que nos illusions ne sont qu’un écran de fumée. Rassurantes, mais vacillantes.
  raton-liseur | Oct 22, 2018 |
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