"Je vomis pas pour souffrir. Je vomis pour me soulager d'un mal de vivre si violent que les spasmes d'estomac et le goût de bile ne sont, à côté, croyez-moi, que des broutilles..." (cf. p. 8). Ainsi débute Isabelle qui souffre d'anorexie. À sept ans, son monde s'est écroulé lorsqu'elle a surpris son père avec une autre femme et assisté au déni de sa mère. Plus tard, elle est de nouveau déçue par les êtres humains, lorsque sa meilleure amie lui prend son amoureux. "Le seul moyen que j'ai trouvé pour survivre est de me couper [...] de ce monde et de mes ressentis. Plus rien de ce monde ne devait me souiller, afin de rester pure, je ne devais plus rien manger." (cf. p. 9). Elle perd ainsi confiance en la vie et attente à ses jours. Suivront son hospitalisation et sa longue réadaptation à laquelle Mathieu, un jeune guitariste, participera. -- Un roman miroir percutant qui dit, sans dentelle, la douleur de la jeune fille (un peu trop âgée peut-être, elle pourrait n'avoir que 14 ans alors que l'auteur lui en donne 18) et qui insuffle, à travers un amour naissant, l'espoir d'une guérison complète. [SDM]