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Christian Astolfi

Autor von Une peine capitale

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Werke von Christian Astolfi

Une peine capitale (2014) 4 Exemplare
De notre monde emporté (2022) 3 Exemplare
Tambours de Pierre (les) (2007) 2 Exemplare

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> Par Bruno Corty (Lefigaro.fr), 6 février 2014 : Une peine capitale, bourreau d'enfant
 Christian Astolfi signe l'histoire d'un garçon dont le père est « exécuteur des arrêts criminels de la République »
 Il était une fois un père pas comme les autres. Un père sans nom, sans émotion, sans parole. Un père portant parfois, avant de quitter son domicile, un chapeau à large bord qui masquait son visage banal. Pourquoi se dissimulait-il? De qui et de quoi? Longtemps le narrateur de ce récit au passé ne saura rien du métier, des absences de celui qui fut le ­croque-mitaine de son enfance. Un père comme une sorte d'ogre qui dévorait tout l'oxygène de la maison quand il était là. Dont la seule présence et les regards faisaient froid dans le dos.
Le narrateur, dont on découvre loin dans ce récit court (140 pages) le surnom, Paulo, hérité d'une mère tôt décédée d'une maladie respiratoire, dit, joliment, qu'il se sentait pris dans une «muselière de glace». Et aussi qu'il étouffait chez lui au côté de cet homme mystérieux. La présence de Daria, femme à tout faire sans véritable âge, désincarnée, qui, du jour au lendemain, s'occupera du père et du fils, ne changera rien. La peur se vivra à deux: «Je ne pouvais évacuer cette sensation que nous étions à sa merci. Sous son régime. Celui de son regard», écrit Paulo de cet homme qui ne l'a jamais maltraité et lui a même «offert» une prostituée pour ses dix-huit ans.
 Pas d'amis, pas de loisirs
 Fils de bourreau, celui dont le métier est de «séparer les têtes des corps», Paulo ne semble pas avoir eu de vie sociale en dehors de son cauchemar quotidien. Pas d'amis, de copains, pas de loisirs. La ­tendresse, c'était la mère, ses longues et douces mains consolatrices. Cette mère dont le père a supprimé toute trace après son décès. Ce fut ensuite Daria qui joua, à sa façon, ce rôle. Il y avait chez elle «quelque chose d'emprunté», comme «une claudication de l'esprit» qui rassurait Paulo: «Nous avions, je crois, la même malformation de l'être qui empêchait toute rébellion.»
À mesure que le récit avance dans le temps, la peur du narrateur, qui se retrouve pour finir seul avec son père, se transforme en dégoût. En 1976, année de la canicule, il décrit «son ennemi» en «bœuf traînant son tablier de graisse» suant «comme un porc». Et puis, son père, songeant sans doute à l'avenir après trente ans de carrière, convie Paulo à assister à sa première exécution aux Baumettes. Nous sommes à quatre ans de l'abolition de la peine de mort. Le garçon touche du doigt l'inhumanité et ne s'en remettra pas…
Christian Astolfi a écrit là un bien étrange et fascinant roman, traversé de bonheurs d'écriture rare. Sept ans après Les Tambours de pierre, ce récit simple, détaché, glaçant, évoque le mal comme quelque chose d'indicible, de répugnant sous une façade banale. Une sorte de maladie contagieuse qui se transmettrait par la seule promiscuité. Comment ne pas se sentir coupable des actes de son père? Comment lui reprocher d'exercer un métier légal, le métier de tuer? Fils du dernier bourreau, Paulo fut aussi, en quelque sorte, sa dernière victime.
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Une peine capitale, de Christian Astolfi, Flammarion, 141 p., 15 €.
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Joop-le-philosophe | Oct 11, 2019 |

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