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Voir commentaires volume 5.

Ils se démarquèrent du milieu extérieur, ou plus précisément, ils créèrent avant toute chose, au fil d’un processus spontané d’ordonnancement un intérieur et un extérieur. Ils formèrent une bulle, un refuge et un lieu de référence à soi-même. Ce fut l’invention de la peau, mais aussi celle de l’autre et le début de la vie. La membrane, la paroi cellulaire, on pourrait dire : le début du Moi. (..) L’architecture de la vie est née avec l’invention de la frontière. La vie, c’est la démarcation. C’est la distance. C’est l’émancipation à l’égard de l’environnement. (Pg 98)

J’ai de la compassion pour les humains. J’ai de la compassion parce qu’ils ne comprennent si peu. (..) des amas de cellules. Dérivant dans un univers à l’expansion infinie et dont ils n’ont pas la moindre idée. Construits à partir de milliards de milliards de particules dont ils n’ont pas la moindre idée. Admirable réseaux imbriqués dont ils n’ont pas la moindre idée. (..) Au prix de quelle dépense monstrueuse la nature produit-elle la pensée ! Et quel résultat décevant ! L’homme est la caricature de l’intelligence dont il est fait. (Pg 103)

La nature en effet n’existe pas pour qu’on en tire des conclusions anthropomorphiques. La nature n’est pas un grand établissement éducatif et pédagogique destiné à l’édification du genre humain. Malheureusement, non. La nature, qui n’est de toute façon pas une invention, ne conaît pas de morale. La vie est une fin en soi. Elle est la volonté pour soi. Elle veut se maintenir et se reproduite elle même. La vie veut survivre. (Pg 149)

La création a besoin de la destruction et la détente du système qui lui succède toujours. Ce que nous nommons des catastrophes, ce sont des laboratoires de l’évolution. (Pg 151)

Je me rappelle la terreur que j’ai ressentie la première fois que j’ai compris qu’il n’y a pas de couleurs dans le monde.
Ce que j’entends, hume, goûte, vois, ce que je pense et ressens, tout cela, ce sont des effets de mon cerveau. (Pg163)

Comment a t-il pu se produire qu’un animal invente la connaissance ? (Pg 182)

Les hommes reçoivent une distinction fatale : ils ont le droit d’être des habitants du temps (..) mais sans survivre au temps. (Pg 164)

L’existence des trois vexations … la première a été celle de Copernic. Elle a renvoyé l’homme, jusqu’alors cime et centre de la Création, hors du centre de l’univers et dans sa marge insignifiante. Ce fur la vexation de la marginalisation cosmologique. Le deuxième coup porté à l’hurbis de l’Homo sapiens fut la révolution darwinienne du XIX° siècle. Désormais l’homme n’était plus une création divine spécifique, mais un haplorhinien à peur près dépourvu de poils. (..) Enfin, Freud considérait qu’avec la psychanalyse, la troisième grande vexation était arrivée. Le moi n’était pas maître chez lui, c’était un esclave de l’os conscient. (Pg196)

L’homme ne trouve de consolation que dans sa capacité de renversement de la connaissance, dans l’illusion qu’il se fait de lui-même et dans l’invention de la signification : dans l’art (Pg 200)

Depuis toujours, l’homme réagit au déclin par la révolte technologique. (..) contre la froideur et l’obscurité, nous domptons le feu. Contre la faim, nous lançons le javelot. En cas de doute, nous créons un nouveau monde (pg234)

Le tout, telle est la formule prégnante de la théorie de la complexité, est plus que la somme de ses parties. (..) Un petit grain de sable et sa révolution. Les relations du monde sont de cette nature. (Pg 241)

Ce fut un malentendu historique idiot : le début de la culture sédentaire. L’homme se soumit aux céréales, difficiles à digérer. Il sacrifia sa liberté et l’échangea contre le travail crasseux et éreintant dans les champs et le bavardage du village, le fardeau de la communauté, l’inertie et la propriété, la domination et la soumission, la fable de la terre natale et de l’étranger, le mur et la guerre, les épées et l’histoire de notre stupidité. (Pg 249)

Il faut des histoires pour légitimer les inégalités, et des histoires pour faire tomber les systèmes. Sans les bulles fantastiques et illusoires de nos mondes symboliques, il n’y aurait ni pyramides, ni aéré, ni Empire japonais, ni guerre. (Pg 252)

Il s’avère que les civilisations courent un risque d’apoplexie lorsque le flux essentiel de l’énergie destinée à maintenir une complexité croissante s’arrête ou se tarit : par des changements climatiques, des catastrophes naturelles, la surpopulation, lla surexploitation des ressources, les dommages à l’environnement ou les guerres consommatrices de force (254)
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folivier | 2 weitere Rezensionen | Apr 22, 2022 |
debout à la fenêtre, je regarde le monde. Verre, béton et acier. En dessous vibre le trafic trouble d’une route à plusieurs voies, en hiatus de longs nuages parcourent lentement le ciel du soir. Je n’ai qu’une seule perspective et pourtant ce sont de milliers de fenêtres que je vois. Il faudrait dire : je me tiens à la fenêtre et fie regarde les mondes

Dors, Jona, dors. Le monde n’existe pas.

Un ami me demanda un jour si je parlais du destin, et je répondis en riant et en secouant la tête. Non, dis-je ce jour-là, je parle plutôt de l’impudence du hasard, de l’improbabilité d’une rencontre, d’un choc qui a renversé mon existence sans que j’ai eu le choix. Le destin, donc, insistant-il. Non, répondis-je. Pllutôt une réaction en chaîne, quelque chose d’irréversible.

Son mode d’être était l’équanimité des pensées, un certain éloignement de la vie, une distance de sécurité avec le monde ; le mien, au contraire était l’action, le risque que l’on prend, l’exposition à l’indétermination du monde..

Elle écrivait, comme elle m’en informa à l’époque, l’air métamorphosée, des algotithmes de modèles climatiques qui permettraient sinon de pronostiquer l’avenir de l’atmosphère et des océans, du moins d’en faire des protections au fil de séries infinies de simulations numériques. Une telle simulation de monde, m’expliqua t-elle, était un cosmos abstrait et fictif.

Premièrement la constate fondamentale de l’humanité à savoir la propension de l’homo sapiens à refouler les vérités déplaisantes : deuxièmement, un quiproquo fondamental dans la vision qu’avait le public des sciences de la nature modernes. (..) Les ruptures et les bouleversements radicaux survenus depuis le début du XX° siècle, en particulier concernant l’image physique du monde, et la rupture définitive qu’ils avaient provoquée avec l’idée d’un monde descriptible et calculable de manière exacte à l’aide de lois simples et universelles, n’avaient selon elle jusqu’alors nullement atteint le grand public.

Je pris le train suspendu qui reliait l’aéroport à la ville, je regardai par la fenêtre et laissai défiler devant moi les mondes inconnus.

Lorsqu’elle se mettait à comparer l’univers algorithmique et fonctionnel des modèles climatiques aux projets de monde frictionnels, et l’écriture de code à la narration d’histoires. (…) Chantal disait qu’il s’agissait d’un poème du monde décrivant ma fragilité de ce gigantesque artifice qu’est la terre; que l’on ne peut plus concevoir comme une entité n à truelle, une base, mais comme une construction et un véhicule cosmique, dépendant de l’être humain et vulnérable aux pannes. (..) pour les modèles climatiques, en revanche il s’agissait d’une narration orientée vers le futur, cyclique, reprenant au commencement; se corrigeant sous forme de possibilités qui, toutefois, étaient presque toutes sombres et dramatiques.

L’écriture devait arpenter la frontière entre le caractère purement général de son Moi pensant et ressentant, c’est à dire les modèles et trajectoires de celui-ci, données par la langue et la socialisation, et c’était à l’écriture d’arpenter ce reste, l’unique, l’indicible qu’il était aussi.`

Ce territoire embrouillé qu’est notre monde et qui ne peut être appréhendé ni sur le plan mathématique ni sur le plan théorique, toute actio, que l’on commet volontairement peut avoir de tout autres effets que ceux qu’on avait prévus.

Il se peut par exemple que deux plaques tectoniques glissent l’une vers l’autre pendant des décennies ou même des siècles, imperceptiblement, lentement, de plus en plus près, de telle sorte qu’une pression irrégulière s’exerce le long d’un ligne de tension. Mais ensuite, à un moment, de manière totalement imprévisible, cela survient. A un point critique , cette association fragile, l’interaction des forces, se transforme. D’un instant à l’autre; la structure de son comportement change et les tensions se déchargent dans un gigantesque tremblement de terre. - Une révolution n’est rien d’autre que cela ! - Si tu veux, mais c’est loin d’être suffisant pour lui donner un sens ! Ça ne rend pas le monde plus beau! On peut avoir les intentions les plus miséricordieuses qui soient, les conséquences sont le plus souvent atroces. (..) C’est pour cela que nous essayons aussi de prendre le contrêle, de créer le bon monde, celui qui convient, et toute cette sorte de stupidité, au moyen de plans adaptés à nos buts; de Thérèse, de modèles; de partis, d’organisation, de raison (..) nous courons après les évènements. Nous analysons de manière lacunaire un problème au moment A; nous élaborons un plan de solution douteux au moment B, nous transformons le problème par la simple existence du plan de solution au moment C, et nous mettons en œuvre ce plan au moment D, où il a lui même sapé ces propres conditions, devenant obsolète et inutilisable. (..) Chaque système, chaque être humain, chaque État, chaque entreprise, la nature, la politique, l’économie, ne fait jamais que s’observer lui-même et ne peut rien faire d’autre non plus, parce que chacun est enfermé en lui-même et n’a d ‘autre recours que son langage et sa manière personnelle pour assurer sa survie et tirer, de cettte observation,, des conclusions sur son environnement. (…) Et pourtant nous devons essayer de créer par la parole un monde commun.. C’est ce qui se passe entre les gens, c’est le politique. La discussion, l’agir. Il interrompt le cours automatique des choses, il ose un recommencement, il prend l’initiative, il se risque. Il est improbable… mais c’est la seule chose qui ne cesse d’interrompre le cours du monde et la marche des choses humaines et de nous préserver de la catastrophe.

Ce que nous vivons est la plus grande agression contre la science depuis le combat de l’Eglise contre la vision copernicienne du monde. Au début de l’ère nouvelle, c’était le Christianisme qui, craignant pour ses intérêts, s’en était pris à la science. Aujourd’hui, disait-elle, et pour les mêmes raisons, c’était l’économie. Nous sommes dans une époque de contre-Lumière, de transfiguration de la réalité, une époque de retour de l’obscurité.
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folivier | 2 weitere Rezensionen | Apr 12, 2022 |
 
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folivier | 2 weitere Rezensionen | Apr 6, 2022 |

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