C'est un drôle de petit roman: d'une part il parle de la violence que nous nous faisons tous les jours à ravaler notre colère, notre frustration ou même notre dégoût voire notre indifférence pour éviter les confrontations et l’effritement des relations, d'autre part il semble tirer un peu à la ligne, traîner sur des détails qui donnent certes de l'ambiance mais qui, à mon avis, sont trop le reflet du narrateur : un auteur en panne d'idée (d'un autre côté, si c'est l'effet voulu d'une autoréflection, c'est réussi!).
J'ai beaucoup aimé l'authenticité du discours, ce regard cinglant, incisif, cette autocritique dure et cette façon de regarder le monde de la façon la plus objective possible. Le style m'a tantôt enchantée ou énervée : inscrit dans une modernité sans réplique, il devient parfois trop technique, le vocabulaire tiré des sciences un peu trop poussé... mais c'est aussi ce qui fait son charme!
Bref, coup chaud, coup froid, ce livre ne m'a pas laissée indifférente et j'en recommanderai la lecture. ( )