Nicolas Bouvier est un écrivain, photographe, iconographe et voyageur suisse, né le 6 mars 1929 au Grand-Lancy et mort le 17 février 1998 à Genève.
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A quel envoûtement obéit un jeune Suisse bien né, sur le berceau duquel les fées se sont penchées, pour "prendre la route" à 24 ans, ses diplômes en poche, en Flat Topolino, mais sans un sou vaillant et pour un aller simple ? Il est décidé à en découdre. Avec lui-même, avec la vie et avec l'écriture.
De la Yougoslavie au Japon, c'est dur, mais c'est cette dureté qu'il recherche : la descente en soi qui peut être illumination ou descente aux enfers, l'intensité de l'instant et l'ennui qu'il faut meubler avec des riens. Le pittoresque, l'observation ne sont que des supports à la quête de soi et à la douleur de l'écriture, mais ils nous valent des portraits truculents, des récits merveilleux car ce conteur est un enchanteur.
Il fait son miel avec les surprises de la route qui ne sont pas ce que l'on croit. Ainsi ce corps encombrant qui réclame chaque jour sa pitance et que frappe un cortège de malarias, de jaunisses à répétitions, sans parler des dents qui prennent la poudre d'escampette.
On s'en va "pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu'on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels... Sans ce détachement et cette transparence, comment espérer faire voir ce qu'on a vu ?".
Mission accomplie. Nicolas Bouvier a payé sa livre de chair et bien au-delà, et son écriture de l'extrême exigence, de l'économie du mot, fait de nous des visionnaires par procuration auxquels il arrache " des râles de plaisir ".
Source: Amazon - April 13, 2022

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Bouvier-Oeuvres-completes/5062
> Nuit blanche (No 99, été 2005. p. 38) : https://id.erudit.org/iderudit/19098ac
> Critiques Libres : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/5916

> FILER SUR LES ROUTES DU MONDE AVEC NICOLAS BOUVIER. — Pour qui désire tourner le dos au mot « rentrée », les oeuvres de l’écrivain voyageur Nicolas Bouvier réunies dans l’édition Quarto de Gallimard tiendront lieu de route. Elles nourriront aussi cette réceptivité dont on se redécouvre capable en voyage, disponibilité qui cède trop rapidement le pas aux habitudes et à la routine l’automne venu… Bouvier rappelle que « l’enfance, plus qu’un âge, est un état d’esprit. C’est une attention fébrile aux êtres et aux choses, une impatience d’absorption qui permet, pour de brefs instants, de saisir le monde dans sa polyphonie ». Publiées sous la direction d’Éliane Bouvier, avec la collaboration de Pierre Starobinski, voici les titres que l’édition (fort bien illustrée) regroupe : Premiers écrits, L’Usage du monde, L’Inde, Chronique japonaise, Le Poisson-scorpion, Le Dehors et le Dedans, Voyage dans les Lowlands, Journal d'Aran et d’autres lieux, L’Art populaire en Suisse et Histoire d’une image. Rappelons que ce voyageur est un écrivain qui ne cède jamais à l’exotisme ; chacune de ses phrases tente d’être à la hauteur de ce qu’il voit, de ce qu’il ressent. Exemplaire.
*OEUVRES, de Nicolas Bouvier, Editions Quatro Gallimard Paris, 2004, 1428 pages. (Johanne JARRY)
—Le devoir, 25 septembre 2004, Cahier F : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2814205

> OEUVRES, de Nicolas Bouvier. — Né en Suisse en 1929, Nicolas Bouvier a passé la plus grande partie de sa vie sur la route, jusqu'à sa mort en 1998. C'est en automobile qu'il a parcouru, dans les années 50 et 60, des contrées comme l'Afghanistan, qu'on ne visite désormais qu'en char d'assaut. Il a traversé l'Inde, du nord au sud ; il a souvent séjourné au Japon ; il a sillonné le Sud-est asiatique dans toutes les directions. Ces pérégrinations sont devenues des livres : L'Usage du monde, Le Poisson-scorpion, Le Hibou et la baleine, Routes et déroutes, etc. Superbement illustrées de reproductions de manuscrits ainsi que de photographies prises par l'auteur et parues dans les éditions originales de ses publications, les OEuvres de Nicolas Bouvier nous font pénétrer dans un monde qui n'est plus : un Orient qui, au début de la seconde moitié du 20e siècle, était encore le contemporain de l'époque des caravanes et de la route de la soie, qui n'était pas encore passé sous le rouleau compresseur culturel de la mondialisation. Servis par une écriture somptueuse, les récits de voyage de Nicolas Bouvier, une lecture qui nous promène autant dans le temps que dans l'espace. Ed. Gallimard, coll. Quarto, 2004, 1419 p. (Pierre MONETTE)
—Entre les lignes, Vol. 2, no 4, été 2006, p. 25 : https://id.erudit.org/iderudit/10969ac