A dormire tra campi di fiori, nel verde…
A essere soffiato tra campi di fiori, nel
verde… non e’ forse il neonato?

No, a suonare nel cielo,
sono i fili della luce, i fili della luce
Da mane a sera, a suonare nel cielo,
sono i fili della luce
A dormire tra campi di fiori,
nel verde, e’ il neonato.
(Nakahara Chuya, ‘La Primavera e il Bambino’

Se crolli
prima di aggrapparti,
non arriverai in cima
alla montagna. (247)

Per lei scendero’ sempre
dalle montagne. (338)
( )

Du sommet des alpes japonaises aux bas-fonds du quartier de Shibuya, le dépaysement est garanti. Ce ne sera donc pas facile pour Shiga d'évoluer dans ce nouveau milieu grouillant de monde lui qui est habitué à la quiétude des montagnes. Pourtant, il ne va pas hésiter un instant à entreprendre ce voyage. Il faut dire que l'enjeu est de taille. La fille de son meilleur ami — disparu il y a plusieurs années lors d'une ascension —, celle qu'il lui avait demandé de protéger à tout prix est en danger.

Vous sentez bien le souffle romanesque, le déploiement implacable de l'armada des bons sentiments. Ce sujet aurait fait un parfait candidat pour le scénario de l'un de ces téléfilms diffusés l'après-midi à la télévision pendant les vacances de Noël. Mais non, c'est le maître Taniguchi qui s'y colle et le résultat n'est pas bien meilleur. Bien sûr, le dessin est précis et efficace, la mise en page maîtrisée mais rien n'y fait, la pilule de passe pas — ou alors je n'étais pas dans un bon jour. Le courageux alpiniste, l'ami disparu en montagne, la petite fille qui a grandi, la veuve avec qui il y a eu ou il pourrait y avoir une histoire, les méchants voyous et le terrible patron de multinationale tout y est. Je ne vous parle même pas du parallèle de la fin qu'il fallait oser.
Taniguchi a fait de très bonnes choses mais pas celle là. Si vous souhaitez vous plonger dans le monde de l'enfance tournez-vous vers Quartier Lointain, si vous souhaitez vous hisser en haut des montagnes choisissez Le sommet des dieux mais évitez Le Sauveteur. http://www.aubonroman.com/2011/09/le-sauveteur-par-jiro-taniguchi.html ( )

When Mountaineer Shiga gets a call telling him that a friend's 15 year old daughter has gone missing, he leaves his mountain refuge to find her, stirring up old feelings and new revalations in the process. I found the story and characters compelling enough to read this all in one day, but it's in many ways a tonal piece: more about feelings and memories than the obvious driving plot. The combination is a bit strange, but still enjoyable.

A la croisée entre les intrigues policières et les histoires d'escalades qu'il affectionne (voir l'excellent Sommet des Dieux), le Sauveteur nous plonge dans le Tokyo sordide d'aujourd'hui avec la même profondeur que Taniguchi nous plongeait dans l'univers de l'alpinisme. Un livre à la découverte d'un Japon glauque et interlope, dans un récit au rythme imparable. ( )

Shiva est un gardien de refuge dans les alpes japonaises, un ami mort au cours d'une ascension lui a confié sa femme et sa fille. Lorsque la jeune Meg disparaît il part à sa recherche. Sa quête le mêne à Shibuya, l’un des quartiers chauds de Tôkyô. L'homme de la montagne est confronté à l'effervescence urbaine. C'est au milieu de la ville qu'il va affronter son dhaulagiri (l'himalaya des alpes japonaises). Tanigushi nous introduit dans un monde montagnard dont son dessin exalte la pureté que l'on quitte bientôt pour un monde corrompu capable d'asservir même les enfants. Shiva, héros type de l'univers de Tanigushi, est un homme de parole et un homme d'honneur est perdu dans ce monde qu'il ne reconnaît plus. Un Tokoy interlope où les fillettes vendent leurs charmes pour quelques yens. La ville apparaît sous un jour nouveau, l'architecture hypermoderne est impressionnante, sa sauvagerie n'a rien à envier à celle des montagnes. Tanigushi s’intéresse à l’urbanité radicale de Tokyo. Building, rues bondées, routes démesurées…
On découvre aussi une autre facette du dessinateur qui a fait connaitre le manga en France avec des oeuvres intimistes.