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In her preface to this novel published in 2007, Christiane Singer says that nothing appears to her more apt when thinking unreal thoughts of today and comparing them equally to other ways of thinking which can be equally passionate and fantastic. She chooses to think about an incident from a story in the Heptameron by Marguerite de Navarre published in 1558: a friend of a person of the nobility is invited to stay in a chateau and at diner time he sits down to be served at a long table, while he is eating a beautiful young woman with a shaved head takes her place at the other end of the table, she does not say anything, eats a little and then the waiter brings out a drink contained in the skull of a dead person. The woman drinks and leaves the table as silently as she came into the room.

Singer imagines a backstory to this event, which she tells in an epistolary format. The first long letter is by Sigismund of Ehrenberg to his friend the Seigneur de Bernage. He tells of his passion for a young girl of 13 years whom he marries as soon as she is considered to be of age; not very long after her next birthday. He worships the ground she walks on and she loves him with equal passion. His business affairs take him away from the castle and he arranges for one of his squires to keep his young wife Albe entertained. When he catches sight of them in bed together he stabs his squire to death and locks his wife in her room and arranges for a barber to visit her every three days to shave her head. The next instalment of the story is from a notebook kept by Albe during her internment. She still loves her husband, she tries to make the best of her new life and prays for the day when he will come to her again. The third piece is another letter from Sigismund to his friend. Sigismund is now at the end of his life, he has four children with Albe and has lived happily, he reminds his friend of the evening that he stayed to diner and Albe had appeared at the other end of the table.

This is a story where a contemporary author has imagined how a young wife from another age might think when an incident causes her husband to take harsh retaliatory measures. It is a story of love within the context of the times. Albe knows her duty to her husband, she accepts her punishment she knows that his love for her will triumph in the end. It is not a story that sits easily with contemporary thoughts on love and marriage, but it works well enough in this beautifully told story. It has also reminded me that I have not yet read The Heptameron and so 4 stars.
 
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baswood | 1 weitere Rezension | Jul 8, 2023 |
> COFFRET CHRISTIANE SINGER (Albin Michel, 2017). — Ce coffret regroupe trois grands textes de Christiane Singer : Histoire d’âme exprime par la voie du récit initiatique cette quête de l’essentiel dont l’auteur a fait le sujet de ses essais : le mystère, la difficulté et le bonheur d’être. Les Âges de la vie : Chaque âge de la vie exprime une nouvelle métamorphose et recèle son propre « pouvoir ». Il possède sa beauté, ses ressources et sa magie. Une passion : Pour dire la passion éprouvée au plus profond de l’âme et du corps, Christiane Singer revit celle d’Héloïse, quintessence de l’amante et de la mystique. Elle nous donne à travers cette confession tout à la fois païenne et spirituelle, un texte qui restera parmi les plus intenses jamais écrits sur l’amour. (20,50 €)
 
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Joop-le-philosophe | Apr 22, 2021 |
> HISTOIRE D’ÂME, de Christiane Singer. Prix Albert Camus 1989 (Albin Michel, 2001). — De tous les actes inachevés, de tous les gestes que nous n’avons pas menés jusqu’au bout, de toutes les rencontres avortées avec soi-même et les autres, naît un jour la crise. Une femme vit cette « nuit de l’âme » en plein hiver, dans la solitude d’une maison retirée. Christiane Singer exprime ici par la voie de la fiction cette quête de l’essentiel tapi au fond de nous. Traversée du miroir, récit initiatique, Histoire d’âme évoque la difficulté et le bonheur d’être. (Espaces libres)

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Singer-Histoire-dame/2794
 
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Joop-le-philosophe | 1 weitere Rezension | Apr 1, 2021 |
> Parmi mes lectures étrangères de la semaine, je retiens surtout la Chronique tendre des jours amers, de Christiane Singer. L'oeuvre est étrange, c'est le moins qu'on puisse dire. Le personnage central, Ann H. Gay, est de son enfance a sa maturité “fabriqué" par les personnages de sa famille d'abord, par les personnages que le hasard met ensuite sur sa route. Il ne s'agit pas de prouver que Ann H. Gay n'existe pas par elle-même; il s'agit plutôt de faire valoir la profondeur des rapports humains, et l'influence qu'ils exercent sur chacun, si on parvient a rejeter totalement les notions de classe sociale, d'appartenance familiale et de fermeture du corps au corps des autres.
Si Ann H. Gay parait ne pas exister, c'est qu'elle existe tellement qu'elle est capable de s'identifier quasi totalement aux autres personnages, d'être eux le temps qu'il faut pour devenir autre. Le thème est difficile et aurait pu suscîter un roman austère. Il n'en est rien. La culture littéraire de l'auteur est immense et il n'y parait pas trop, parce que toutes les références répondent a un propos très précis.
D'autre part la qualité de l'écriture, dense et d’une précision rigoureuse, tout en soutenant l'intérêt romanesque du récit, ce récit qui est une galerie de portraits fascinante, permet a Christiane Singer, au-delà de l'affabulation et de l’étrangeté continuellement soutenue, de nous offrir ce qui est en réalité tout aussi bien un essai qu'une oeuvre d'imagination. Quand l'auteur accorde aux signes et aux rites une très grande influence et aussi une très grande puissance, il ne s'agit pas d'un recours a la pensée magique; c’est au contraire un instrument qui permet d'aller a l'essentiel de l'humain, c’est-a-dire a ce qui n'est pas codifié par les usages et les pouvoirs.
Il faut savoir lire, malgré le dépaysement total dans lequel on est plongé, ce qu'il y a d'ironie corrosive dans le roman. Remarquer par exemple que les hommes sont absents de la galerie de personnages, sauf s'ils sont très vieux ou très jeunes. Les autres, bien plus que Ann H. Gay ne l'est, sont inexistants. Un personnage féminin dit quelque part, et c’est péremtoire : “L'expérience vertigineuse du vide, c'est au mâle que je la dois." A tout seigneur…! (Réginald MARTEL).
La presse, 26 février 1977, D. Arts et lettres
 
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Joop-le-philosophe | Apr 1, 2021 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Singer-Choisis-la-vie-et-tu-vivras-/768932

> Ce livre se propose d'arriver à une explication vraiment satisfaisante de la présence des phénomènes de malheur dans la vie des hommes. Il expose aussi une méthode claire et simple, bien que parfois ardue, pour se libérer des troubles émotifs qui viennent compromettre le bonheur humain.
Danieljean (Babelio)
 
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Joop-le-philosophe | Feb 20, 2021 |
> UNE PASSION, Entre ciel et chair, par Christiane Singer. — Pour dire la passion ressentie au plus intime de l’âme et du corps, Christiane Singer revit celle d’Héloïse, quintessence de l’amante et de l’amour mystique. Amants mythiques, désunis par le destin, Héloïse et Abélard sont ici arrachés à la légende, pour venir renaître dans les paroles troublantes d’un amour charnel sans cesse emporté vers le divin. À travers cette confession tout à la fois païenne et spirituelle, Christiane Singer nous offre un texte qui restera parmi les plus intenses jamais écrits sur l’amour. (Espaces libres)

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Singer-Une-passion--Entre-ciel-et-chair/9735
> Critiques Libres : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/25743
> Les Corps Célestes - Site littéraire : https://lescorpscelestes.fr/une-passion-de-christiane-singer/
 
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Joop-le-philosophe | Feb 14, 2021 |
> RASTENBERG, de Christiane Singer, (éd. Albin Michel). — En cette fin de vacances est arrivé chez mon libraire un livre que j’avais attendu avec une impatience gourmande, liée à mon enthousiasme pour Passion le précédent ouvrage de Christiane Singer. Et j’ai eu un coup de coeur, des coups à l’âme, des éblouissements de lecture où se sont mêlées tour à tour une gravité dense et une joyeuseté charnelle. Une écriture rare, inspirée, glorieuse quand chaque phrase vous entraîne bien au-delà des mots vers un univers d’images, de sensations, d’émotions et une respiration plus ample. Quand vous sentez des liens insoupçonnées vous relier aux personnages, aux saisons, aux sentiments éternels ou à un coin de futaie… Christiane Singer sait voir, relier et prolonger les multiples chemins qui vont conduire ou séparer deux êtres, au coeur même des tempêtes de l’aimance. (Jacques SALOMÉ)
Nouvelles Clés, (11), Automne 1996, (p. 74)

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Singer-Rastenberg/172815
> Critiques Libres : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/1688

> RASTENBERG, de Christiane Singer (Albin Michel, 2011). — De cette écriture vibrante, inspirée et intense qui lui est si particulière, Christiane Singer livre les clefs d’un château à la fois ancien et intérieur, d'un domaine à la fois réel et magique : celui où l'on vit, où l'on s'enracine, que l'on apprend à écouter, recréé à chaque instant de tous ceux qui l'ont autrefois habité, qui y ont aimé et qui le hantent à jamais. (Espaces libres)
 
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Joop-le-philosophe | Nov 5, 2020 |
> Voir un extrait : https://books.google.fr/books?id=UndNVJ21sgQC&hl=fr&printsec=frontcover&...

> La guerre des filles de Christiane Singer
Se reporter au compte rendu de Bafie
In: Critiques Libres, le 4 janvier 2007 (Inscrite le 19 juillet 2004, 58 ans)… ; (en ligne),
URL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/13575
 
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Joop-le-philosophe | Nov 5, 2020 |
> Les âges de la vie, de Christiane Singer (Albin Michel, 1984).
Se reporter au compte rendu de Bouchard, Martial
In: Nuit blanche, no.18 (Avril–Mai 1985), pp. 62-63. … ; (en ligne),
URL : https://id.erudit.org/iderudit/20308ac

> Un beau livre qui nous fait voyager à travers ce qui fut, ce qui est et ce qui sera en nous.
Danieljean (Babelio)

> LES ÂGES DE LA VIE, de Christiane Singer (Albin Michel, 1983). — Chaque âge de la vie exprime une nouvelle métamorphose et contient son propre « pouvoir ». L’auteur nous le montre en explorant chacune des grandes périodes de l’existence dans ce livre troublant, émouvant, qui exalte la joie intérieure et l’amour de la vie. (Espaces libres)

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Singer-Les-ages-de-la-vie/11066
> Voir un extrait : https://books.google.fr/books?id=4JAbBAAAQBAJ&hl=fr&printsec=frontcover&...
 
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Joop-le-philosophe | Aug 21, 2020 |
> « Voilà la charte du respect vécu. Vivre ensemble ! Ne nous leurrons pas ! La tâche est immense et décourageante. Elle est néanmoins notre vocation. »
—N'oublie pas les chevaux écumants du passé, Christiane Singer

> Dans un de ses derniers ouvrages : « Noublie pas les chevaux écumants du passé », Christiane Singer s'appuie sur cette belle métaphore pour nous faire prendre conscience du sol qui nous porte et susciter en nous une gratitude à l'égard de tout ce qui nous a nourris et formés. « Souviens-toi des chevaux écumants du passé... Du fond des temps, ils ont galopé jusqu'à toi ! Ils t'ont rejoint à travers les steppes interminables des temps. » (p.10) Pour entendre le frémissement de ces chevaux porteurs de vie, il convient d'abord, dit-elle, de ne pas confondre le passé avec ses désastres et ses faillites, sa poussière et ses ruines, et de prendre conscience du « trésor inépuisable », du « patrimoine fertile » qu'il constitue. (p.495) — Alain DELAYE

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Singer-Noublie-pas-les-chevaux-ecumants-du-passe/...
> Critiques Libres : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/42161

> « Errer dans les chantiers du monde, sur l'emplacement de la mosquée Bleue ou de l'abbaye du Thoronet quelques jours avant le premier coup de pioche quand y paissaient encore les moutons et y cabriolaient les chèvres. Marcher la nuit dans New York et y entendre bruire la forêt sacrée des Iroquois. Rejoindre le moment de bifurcation où la vie s'invente de neuf. Il faut se répéter sans se lasser que ce qui existe sur terre n'est qu'une ombre du possible, une option entre mille autres. »
Comme une fenêtre ouverte sur le monde, les paroles de Christiane Singer ont le ton libre d'une conversation intime. Profonde sans jamais être inaccessible, simple sans être légère, elle nous invite à la réflexion et au partage, évoquant au fil de cette méditation aussi lumineuse que sensible le monde tel que nous le vivons, au carrefour de nos émotions et de nos attentes.
Nourrissant son récit de souvenirs, d'anecdotes, de contes et de récits mystiques, l'auteur de Où cours-tu ? atteint, avec une grâce infinie, l'intime et l'universel, dans ce livre de sagesse dont on ressort apaisé et radieux. (Albin Michel)

> Un éloge de l'humain qui se propose de réenchanter le monde.
Nicolas Berger, Tendances.

> Aimé: retrouver l’auteur Christiane Singer dans N'oublie pas les chevaux écumants du passé (Albin Michel). Cette sage-femme de l’âme nous livre un récit un peu échevelé mais jamais dénué de pertinence et de profondeur. On y trouve de quoi méditer et découvrir le divin dans l’insignifiance. De la véritable spiritualité appliquée.
Le devoir

> L’ENFANTEMENT, L’ÉROS ET LA VIEILLESSE. — Tout être porte en lui l’histoire de l’humanité. Partant de ce constat, Christiane Singer, romancière, psychothérapeute, essayiste et surtout témoin lucide et passionné de nos errances existentielles, interpelle nos consciences sur ce que nous faisons de nos vies et de nos amours.
Son dernier livre, N’oublie pas les chevaux écumants du passé (éd. Albin Michel), ramasse avec une force peu commune les grandes questions que chacun peut se poser aujourd’hui, face à la terrible tiédeur des engagements et des vies quotidiennes. Nous avons eu envie d’en parler directement avec elle.

Nouvelles Clés : Un thème traverse votre œuvre, vous interpellez le lecteur : « Il y a un trésor en toi, qu’en fais-tu ? »
Christiane Singer : C’est curieusement quelque chose dont j’ai reçu, enfant, le don. Souvent, c’est moi qu’on interpellait : « Mais comment peux-tu apprécier cette fille insupportable, à l’école ? » J’étais sidérée. Quand je suis en face de quelqu’un, je tombe dans son regard. Pour moi, les yeux sont vertigineux. Au fond de la pupille, comme au fond d’un tunnel, je vois approcher quelqu’un qui porte un flambeau. C’est une image que j’ai eue très tôt. Je n’ai pas l’ombre d’un effort à faire, je traverse l’apparence et je sens la personne. Récemment, j’étais à table, dans un festin, à côté d’un prêtre qui avait fait scandale et mis toute la société contre lui, et que je trouvais a priori très antipathique. Mais à l’instant où j’ai plongé dans son regard d’enfant apeuré, je me suis dit : « Mon Dieu, c’était donc ça ! »
N. C. : Tout homme, même Hitler, peut avoir en lui un enfant apeuré.
C. S. : Non : tout homme a en lui l’histoire entière de l’humanité. Je retrouve ça dans le Talmud, où il est dit que chaque être humain est le héros d’un drame cosmique, qu’il le sache ou non. Il y a une dimension d’immensité dans chaque être humain. Minable et humain ne vont pas ensemble, insignifiant et humain, ça n’existe pas. C’est sûr, on arrive dans nos sociétés à voiler la personne, de manière si catastrophique qu’on ne voit plus rien. Probablement le « processus civilisateur » est-il un voilage si intense qu’il faut finir par faire un effort pour voir le trésor dont vous parlez. Mais justement, c’est la rencontre de l’autre, quand deux regards finalement se croisent et plongent l’un dans l’autre... Je ne crois pas avoir expérimenté, - ou alors peut-être dans des situations de haine, de colère... - dans les situations les plus saugrenues, que subitement, tchac ! vous avez toute l’histoire de l’humanité. Chaque être répète l’histoire. Moi, c’est le corps aussi qui exerce sur moi une fascination incroyable. Dans chaque corps se répète la création toute entière, depuis le fracas primordial jusqu’aux hommes, en passant par les abysses, les cîmes, la lumière, les galaxies.
N. C. : Et en même temps, vous êtes impitoyable, disant des choses comme : « Encore faudrait-il mériter d’avoir des yeux ! » Ou encore cette citation du Peer Gynt d’Ibsen, où ceux qui n’ont pas « fait honneur à la vie » sont finalement « ramassés et fondus comme des boutons de culotte » !
C. S. : Oh, c’est une scène qui m’avait tellement frappée, enfant ! où le diable patrouille, une marmite à la main, pour y jeter les âmes de tous ceux qui n’ont été remarquables en rien, les tièdes, les médiocres, les fades, tous ceux qui ne valent certainement pas le prix d’un billet jusqu’en enfer et doivent être fondus. Quand Peer Gynt apprend cela, il est épouvanté et se sauve comme un fou. Il sait qu’il a été un tiède. Il est perdu. Son salut serait de retrouver Solveig, l’amour de sa jeunesse, qui a gardé vivante dans son cœur la mémoire de qui était Peer Gynt. Elle l’a vu, puisque aimer, c’est voir l’autre comme Dieu l’a rêvé. Percer jusqu’à l’être : qu’est-ce d’autre qu’aimer ? Un court instant traverser toutes les épaisseurs, toutes les cuirasses, tous les enfermements... et rencontrer l’autre. Là jaillit l’étincelle. Et puis après, il se revoile, le malheureux, derrière son journal. Mais un jour au moins, on l’a rencontré...
N. C. : L’état amoureux serait d’une fulgurante lucidité ? Notre époque très psy aurait au contraire tendance à en faire une illusion, le jeu de miroir par excellence, la projection où je transforme l’autre en objet narcissique...
C. S. : Oh ! Pensez-vous ! L’amour n’est pas aveugle, il est visionnaire ! Il perce les carcasses et les couvertures. C’est un laser d’une force incommensurable qui, le temps d’un éclair, vous montre la vraie nature de l’aimé et vous met en folie. Des scènes comme celle où Proust raconte Saint Loup présentant sa bien-aimée au narrateur - cette femme qu’il a lui a décrite en des termes dithyrambiques et qui stupéfie à présent l’assistance par sa terne banalité de petit pruneau desséché -, nous l’avons tous vécu, des deux côtés de la barrière. Mais je prétends que la cécité n’est pas du côté de l’amoureux. Quand quelqu’un vous raconte qui il aime et comment l’amour l’a harponné, ce qu’il a perçu reste invisible aux autres, à tout jamais !
N. C. : Et Solveig sauve ainsi Peer Gynt. On peut donc être sauvé par un autre que soi ?
C. S. : Surtout par les femmes ! (rire) Et le comble, c’est que c’est vrai. Parfois, il n’y a plus qu’elles pour nous sauver contre nous-même. Savez-vous pourquoi ? À cause d’un vécu, à présent menacé dans notre société : la naissance. On y touche l’étincelle de l’incarnation... « Il ne naît jamais qu’un seul : le Seigneur » dit la Baghavad Gita. Après, il se voile il devient monsieur Machin ou madame Truc, mais à l’instant de la naissance, cette fulguration de la vie, qui écarte les os des femmes pour passer, offre un moment qui est vraiment de l’ordre de l’éveil. Et je suis persuadée que toutes les femmes l’ont vécu, avant que la naissance ne soit kidnappée par le pouvoir médical, ce qui est pour moi l’un des drames humains les plus grands. Mais je ne devrais évidemment pas dire ça : je me fais chaque fois insulter et fusiller. Si vous saviez ce que j’ai pu prendre dans la figure, quand j’ai abordé cette question en conférence ! Je ne cherche pas l’affrontement, je voudrais partager quelque chose de très subtil. J’ai bien connu Frédéric Leboyer. Il m’a fait comprendre qu’à l’instant de la naissance se manifeste avec force ce qu’exprime Lévinas quand il dit : « La civilisation commence quand tu donnes la priorité à l’autre sur toi-même. » Dans la naissance et la révélation de l’enfant, cela vous tombe dessus. Cet intérêt porté à vous-même s’éteint d’un coup et tout est là, dans cet être que vous avez là devant vous. C’est-à-dire que vous faites cette expérience bouleversante que désormais vous êtes sorti de votre prison du je et de l’ego. C’est aussi simple : ça ouvre la faille qui va vous mettre dans la relation à autrui. Pour moi, tout le travail spirituel a commencé après. Avant, c’était impensable. J’étais une intellectuelle, ravie et sans doute généreuse, mais il m’a fallu, pour désirer voir plus loin, traverser cette expérience incroyable d’une fracture en moi, où subitement un être a effacé l’intérêt que je me portais. C’est pourquoi je crois tellement au corps !
N. C. : Mettre au monde a donc été pour vous une expérience majeure.
C. S. : Absolument. Et je ne m’y attendais pas du tout. Je n’en avais nulle envie. J’ai repoussé ça le plus possible : trente ans, pour un premier enfant, à l’époque, c’était tard.... Mais je ne veux surtout pas en faire une idéologie ! Je dis juste que dans mon cheminement, c’est là qu’a cassé cet enfermement dans ma propre personnalité - avec tous les charmes que ça avait : j’étais joyeuse et la vie brillait de mille feux, mais tout cela s’est brusquement avéré insignifiant, comparé à l’ouverture vers le réel que crée l’amour... Il y a bien sûr aussi l’expérience de l’eros, mais à mon avis, il est beaucoup plus tardif.
N. C. : L’eros vient après l’enfantement ?
C. S. : Je crois que le vrai eros est une grande aventure de la maturité. Ce n’est pas une affaire de jeunesse. Je parle de l’eros divin, qui n’objective pas l’autre... Comme je le dis dans Une passion, c’est aussi l’expérience de votre anéantissement. Mais qui vous livre à votre vraie nature. C’est le paradoxe absolu : dans une perte totale, tu touches ce qu’est ton être véritable !
Je vois ainsi trois moments décisifs dans l’évolution spirituelle d’un être : l’enfantement, l’eros... et la vieillesse.
N. C. : Qui nous éclaire, elle aussi, sur notre vraie nature ?
C. S. : C’est extraordinaire ! Le vieillissement est de la pure spiritualité. On entre dans une transparence grandissante.
N. C. : Combien y accèdent ? Une poignée ?
C. S. : Mais parce que l’échafaudage de nos représentations n’est pas planté dans le réel. Sinon, c’est d’une logique parfaite - et je l’ai toujours pressenti, parce que j’ai connu de grands vieillards sublimes. Mes grands-mères... L’une d’elles me donnait l’impression qu’il n’y avait plus personne, hormis un sourire, comme avec le chat de Lewis Caroll : une fois toute la souffrance et l’horreur traversées, il ne restait plus que l’amour.
N. C. : On y pense en approchant certaines personnes très âgées, qui visiblement économisent jusqu’à leur toute dernière goutte d’énergie pour communiquer et vous transmettre ce qu’ils connaissent de plus beau. Je songe à Ilya Prigogine à la fin, ou à Henry Bauchau, qui continue à écrire à 92 ans...
C. S. : Je sens cela, dans le processus de vieillissement où je me trouve à présent emportée. C’est un incroyable affinement de la peau, un anoblissement progressif de l’être.
N. C. : Mais avant d’en venir à ce que vous appelez « la porosité » dans Souviens-toi des chevaux écumants du passé, finissons-en avec la sévérité. Les sages peuvent être impitoyables...
C. S. : Je viens de lire un passage de Confucius, politiquement très incorrect, où il explique qu’il existe deux types d’humains : les êtres de bien et les êtres de peu. À quoi se reconnaissent-ils ? Les êtres de peu sont occupés de leurs propres affaires, les êtres de bien sont occupés de l’intérêt du monde. Nous sommes évidemment les deux à la fois, mais il faut avouer que notre société forme surtout des gens obnubilés par leur propre intérêt. À peine essayez-vous d’émerger que l’on vous corrige : « Occupez-vous donc de vos oignons ! Souscrivez des assurances ! Revendiquez vos droits ! Récriminez continuellement ! »
N. C. : Une certaine psychanalyse irait dans ce sens-là...
C. S. : Si elle ne débouche pas sur un univers agrandi, c’est qu’elle a foiré !
N. C. : Qu’attendre alors, quand on se sent « homme de peu » ? La pitié ? La compassion ?
C. S. : C’est une chose qui m’a été beaucoup révélée, ces dernières années, notamment dans le travail de systémique familiale (cet outil prodigieux) : la nécessité de rendre hommage à ce qui a été, sans jugement de valeur, quel qu’ait été ce passé. Tout ce qui n’a pas été vu, reconnu, honoré pourrit. Et empoisonne le corps collectif. C’est fascinant. J’ai vu des entreprises détruites de ne l’avoir pas su : au lieu de remercier l’équipe précédente, on la vilipende et on change tout pour recommencer à zéro. Et très vite, on sent le fil d’une malédiction fissurer l’édifice. L’évolution ne peut aller de l’avant sans reconnaître et rendre hommage ce qui est venu avant. C’est quelque chose que je sens intimément, quand quelqu’un veut faire table rase, par exemple en s’installant dans une maison sans honorer les habitants qui l’ont précédé - un simple mot pourrait suffire. Un instant de reconnaissance sincère pour l’ancien qui prend sa retraite : merci, nous honorons le travail que vous avez accompli ; nous allons opérer des changements, en respectant ce que vous avez fait avant nous. Cet esprit s’est souvent évanoui et une malédiction s’installe. Dans le travail familial, cette nécessité de rendre hommage et d’honorer nos ancêtres, quel qu’ait été leur destin, s’impose de façon stupéfiante. Si l’âme médiocre de Peer Gynt est menacée d’être fondue dans la marmite du diable, c’est parce que personne ne l’a reconnue. Telle est notre immense responsabilité. Nous pouvons tous sauver quelqu’un, en le regardant comme Solveig avec les yeux de l’amour. Et si un autre se trouve « fondu », j’en suis responsable aussi. C’est la vertigineuse question de Dostoïevski dans Les frères Karamazov : « Quand tu vois le crime qu’a commis ton frère, la première question doit être : “Qu’ai-je fait de travers, pour qu’il en arrive là ?” ... ou que n’ai-je pas fait ? »
N. C. : C’est la question qui a jailli dans beaucoup d’esprit à la seconde où les Boeing des islamistes fous se sont écrasés dans les tours ! Mais certains voient là des flagellations d’Occidental masochiste...
C. S. : Est-ce une flagellation quand, le temps d’un éclair, vous vous laissez toucher ? Quand le chancelier Willy Brandt est tombé à genoux, en Pologne, pour demander pardon des crimes nazis, vous n’avez pas idée de ce que des millions de personnes ont ressenti. Beaucoup de mes amis juifs, anciens résistants, ont poussé un soupir infini : « Enfin ! » C’était pourtant lourd, maladroit, mal fagoté, mais c’était LE geste qu’il fallait faire. Ce geste que tant de gens ne font pas. C’est ce qui nous manque tellement en France, où le « voilage du réel » a été d’une qualité très opaque et où le travail de deuil n’est plus jamais fait - ni pour la guerre d’Algérie, ni pour tout ce qui s’est passé avant... jusqu’à la Révolution (Marie Balmary ose en parler dans Le moine et la psychanalyste).. On ressort depuis peu des tas de dossiers sur la délation pendant la seconde guerre mondiale. Mais sortir le linge sale ne suffit pas. Il faut que quelqu’un se lève et parle... Mais nous sommes comme des sangliers blessés : si quelqu’un s’avise d’approcher de notre plaie, nous devenons fous ! Une conscience collective blessée devient facilement meurtrière.
N. C. : Sans la soigner on ne peut sans doute pas évoluer vers la vieillesse lumineuse et la « porosité » dont vous parliez ?
C. S. : En fait, cette qualité de transparence nous vient peu à peu, au fil de nos découvertes de l’autre, grâce à l’enfantement, à l’éros et au vieillissement. Ce que je prends pour moi-même se trouve alors catapulté, dans les deux premières situations, et abrasé jusqu’à la trame, dans la troisième - quand la vie en finit de nous user comme le sable use la nacre, la rendant finalement transparente. Bien sûr, il y a un quatrième cas, plus exceptionnel, qui est l’expérience pure de l’éveil. Mais à l’inverse, cette usure positive, qui nous rend « poreux » au monde et aux autres, nous vient tout au long de la vie. Finalement, vous pouvez vous asseoir et simplement contempler, écouter, sans plus faire aucunement obstacle à la parole de l’autre, ou à sa musique, à sa lumière, tellement dans son écoute que vous vous oubliez. Et cette sensation est étonnante car, en même temps, vous n’êtes jamais autant vous-même, vous ne touchez jamais autant votre nature véritable. Un vieil ami musicien me disait que deux fois dans sa vie, la musique l’a traversé. Deux fois, il n’y a plus eu d’archer, ni de violon, ni de musicien, ni de partition, ni rien... Il n’y avait plus que le grand souffle.
Avec la vieillesse, cette porosité devient quotidienne. Je ne suis plus que réceptacle. Mais je ne retiens rien. Et j’honore, j’honore, j’honore. Et lentement (à voix très basse) on a accès au réel. Jusque-là, nous vivons dans l’hypnose socialement programmée. Elle se rompt parfois légèrement. On a un petit accès à l’être. Et voilà que cela devient lentement plus facile. À la fin, on verra le paysage à travers nous !
N. C. : Atteindre cet état devrait être le projet majeur de toute vie !
C. S. : Il y a ces vers extraordinaires de Michaux :
Et délivré de l’abcès d’être quelqu’un,
je boirai à nouveau l’espace nourricier.

On le sent : il y aura un moment où cette illusion d’avoir été s’effacera. Et en même temps, c’est alors que nous « serons » le plus. C’est le paradoxe des vrais maîtres : ils n’ont plus d’ego et pourtant, ce sont eux qui ont le plus de personnalité ! On dit que quand entend une telle personne rire, on ne l’oublie plus jamais. C’est qu’elle rit en roue libre ! D’un rire cosmique, qui me fait penser à un autre poème, de Marguerite Yourcenar, celui-là :
Plaise à Celui qui est peut-être
De dilater mon être
jusqu’aux confins de l’univers

C’est ça, la porosité !
N. C. : Qui procure aussi une joie grandissante de voir les autres s’aimer ?
C. S. : Je suis entouré de jeunes, mes enfants, leurs amis, et je me dis que jamais je n’ai autant goûté la jeunesse qu’en les contemplant. Quand nous sommes jeunes nous-mêmes, nous ne le vivons jamais en pleine conscience. Mais quand je les vois maintenant, quand je regarde la merveille qu’ils incarnent, cette grâce renouvelée et aussi cette quête éperdue d’eux-mêmes... je suis aux confins de l’univers ! Certains sont nostalgiques et aimeraient qu’on leur redonne la jeunesse. Mais alors, j’en serai de nouveau inconsciente, aux prises avec cette si difficile aventure ! Non, la vieillesse me va. Elle s’accompagne d’une grandissante bienveillance, cette notion étrangère au champ politique et qui est pourtant si nourrissante. Quant à tout ce que nous n’avons pas pu accomplir, d’autres l’ont fait ! J’en viens à remercier mes amis pour avoir exaucé, pour eux, certains de mes rêves. L’un d’eux revient du Bouthan, un pays où je n’irai sans doute finalement jamais, et son récit m’a rempli de bonheur. Je n’ai plus besoin d’y aller, il l’a fait à ma place.
N. C. : Vous vous libérez de l’abcès d’être quelqu’un ?
C. S. : Oh, mais avec des rechutes spectaculaires ! Il ne faut pas se faire d’illusion. Mais je sais où je vais. Même si je n’y suis évidemment pas encore. Tout en y étant déjà. C’est important de le savoir. Cela permet d’accéder à cette grande patience qui, sinon, nous paraîtrait impossible. Il ne s’agit pas de procéder à un déménagement massif de quelque chose qui serait absent. Tout est là. Il faut juste essuyer la buée sur la vitre pour pouvoir contempler le réel au travers. Retirer une pellicule plus mince qu’une pelure d’oignon...
N. C. : Il s’agit alors juste de trouver un coin de la pelure et de le saisir.
C. S. : Tirez dessus et tout vient avec !

À lire aussi de Christiane Singer :

Parmi de nombreux livres, nous conseillons particulièrement Les âges de la vie ; Une passion ; Où cours-tu, ne vois-tu pas que le monde est en toi ? tous chez Albin Michel.

*Source: Nouvelles Clés
 
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Joop-le-philosophe | Sep 16, 2019 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Singer-Eloge-du-mariage-de-lengagement-et-autres-...
> Critiques Libres : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/1969
> Psychologies magazine : https://fr.calameo.com/books/0000483785bc16b3d04fd
> Voir un extrait : https://books.google.fr/books?id=SnSssRcopucC&hl=fr&printsec=frontcover&...

> MAUX DE COEUR, DE CUL ET DE COCUS. — Ce sera plutôt un mot de Christiane Singer, qui a écrit l'un des plus beaux livres sur l'amour que j'aie lu depuis longtemps. Il s'intitule simplement Eloge du mariage, de l'engagement et autres folies (Albin Michel). On ne peut pas être plus clair, courez vous l’acheter et partagez la bonne nouvelle. Elle entame son livre en nous parlant de sa grand-mère qui murmure des phrases en hongrois dans le creux de l'oreille de son mari mourant : « Elle est penchée sur lui comme sur un puits profond et son visage est transfiguré par ce qu'elle y voit. Jusqu'au plus profond. Jusqu'au lieu où tout est réconcilié, où les lions lèchent les yeux des biches, où la vie et la mort se prennent dans les bras et pleurent en silence » Elle parle de la main de sa grand-mère posée sur le front de son seul et unique amour, de ce geste « qui sauve le monde de la barbarie et de l'indifférence », et elle se demande qui perpétuera ce geste sur cette terre si elle n'ose à son tour « la traversée de l’impossible ».
Vous aimerez ses accents de sincérité et de lucidité, cet idéalisme sain qui lui fait choisir la voie la plus difficile qui soit : l'autre, ce miroir, cette mouvance, cette ébauche d'être. « Ce désaxé versatile qui fait régner en toi son ordre arbitraire voudrait se lier a un autre fou logé à la même enseigne que lui ? Tant de naïveté consterne ! »
Christiane Singer fait l’éloge de l'engagement mais n'ignore pas que certaines unions « sont des débâcles, des terres brûlées, des no man's land », que le courage de la rupture est parfois le seul geste salvateur. Elle écrit aussi « que les épreuves ne sont pas nécessairement un signe qu'il faut clore l'aventure mais souvent, bien au contraire, qu'il devient passionnant de la poursuivre ». L’auteur pose aussi une question essentielle : que faisons-nous pour aider les couples qui battent de l'aile, sommes-nous la pour amortir leur chute, les appuyer ? « Cette nuit, j'ai rêvé de noces qui dureraient longtemps — et où chacun apporterait un cadeau singulier : du temps. » Voilà peut-être ce dont les couples manquent le plus. Du temps des autres.
Je viens de vous en donner un tout petit peu. (JOBLO)
Le devoir, 23 nov. 2001, p. 1

> Loin des clichés éculés sur l'enfer conjugal, voici un livre tendre et d'une grande sensibilité sur ce lien étrange qui unit deux êtres dont l'engagement est un véritable pari sur un avenir chargé d'incertitudes. L'inconscience des amoureux n'est pourtant pas folie. Ils sont les vrais aventuriers des temps modernes, en osant s'engager pour la vie alors que tout incite à fuir ces promesses : personne n'est à l'avance capable de savoir s'il pourra les respecter et concilier son besoin d'autonomie avec les impératifs de fidélité, de patience et de constance qu'implique la relation conjugale.
Illustrée par des anecdotes et des contes juifs, cette méditation est un véritable plaidoyer en faveur de la sagesse du mariage, contrat qui unit deux êtres décidés à construire une relation où leurs libertés se rencontrent et s'enrichissent mutuellement au lieu de se contrarier. La grandeur de l'amour conjugal est ainsi de déjouer les pièges de l'amour passion et de réussir au quotidien à renforcer durablement un lien qui semblait destiné à l'éphémère.
Paul Klein, Amazon.fr

> UN MARIAGE NE SE CONTRACTE PAS, il se danse, par Christiane Singer. — Louer le mariage !
Louer le serment que se font deux êtres…
de ne plus jamais changer d’avis… d’envie… de vie ! Existe-i-il serment plus mortifère ?
« Qui oserait, en pleine conscience, lier sa vie à quelque personnage indéfini qui, de ses mille visages, n’en a montré qu'un, ou deux, tout au plus trois et ne connaît de toi que quelques balbutiements préliminaires ?
Marier l’une à l’autre deux mouvances, deux ébauches d’êtres ! Car ce n’est bien sûr pas de personnes qu’il s’agit mais d’élans, de devenirs, de vagues houleuses ! […]
De tous temps, le même voeu hante les âmes fières : échapper à tout prix aux pièges d’une vie sordide, d'une existence qui tourne en rond, s’enlise. Tout, plutôt que le déclic d’une serrure dont quelqu’un tourne subrepticement la clef ! Tout plutôt que le piège !
« Mais que le piège puisse aussi s’appeler “liberté”, qui le soupçonne encore ? Lorsqu’elle est bafouée et victime d’un malentendu, lorsqu’elle est comprise comme l’abrogation de toute obligation, de tout engagement, de toute relation profonde, la pseudo liberté mène droit à l’entropie, au désenchantement et à la mort. Seule la puissance des limites fait que l'esprit se cabre, s’enflamme, s’élève au-dessus de lui-même.
Devant une toile immense dont il ne verrait pas les bords, tout peintre aussi génial fût-il baisserait les bras. C'est la restriction de la toile, sa limitation même qui exaltent ses pinceaux.
La liberté vit de la puissance des limites. Elle est ce jeu ardent, cette immense respiration à l’intérieur des limites. « Sans la frontière que lui imposent les côtes et les falaises, l’océan noierait la terre et irait se perdre en trombes dans l’infini comme l’eau qui s’écoule d'une outre crevée.
La restriction même de l’espace océanique permet la surgie des continents, l’avènement de la vie.
En marquant les frontières, l’homme, à l’exemple de dieu et de son geste fondateur, "jusqu’ici et pas plus loin !”, consacre un espace, dégage de l’informe, une enclave habitable, renouvelle l’acte premier, l’expérience religieuse à l’origine de toute société humaine : il fonde un monde pour pouvoir y vivre. À se contenter trop longtemps de relations amoureuses sans lien et sans obligation réciproque, l’âme s’étiole. Le châtiment d’une sexualité émiettée, disséminée, morcelée n'est pas d’ordre moral. Laissons au victorianisme son arsenal punitif. Ce n'est pas notre vertu que nous perdons. C’est la vie elle-même avec ses couleurs, ses saveurs, ses empoignades, ses épreuves, ses paradoxes échevelés, son intime gloire et son désastre secret. Sans parole donnée, sans dette honorée, ce ne sont pour finir que des figurants, des fantômes qui s’accouplent. Et quand l’un prend peur et se met à appeler, il n’y a plus personne pour l’entendre. Le chapiteau est vide, les feux éteints.
« Si le mariage n’était que l’union d’un homme et d’une femme, il ne pèserait pas lourd. Car il existe aussi un sinistre enfermement du couple, des variations multiples d’égoïsme ou d’autisme à deux.
Ce qui rend le mariage si fort et si indestructible, c’est qu'il réunit un homme et une femme autour d'un projet.
D'un projet fou.
Souvent voué à l’infortune.
D'un défi quasi impossible à réaliser et impérieux à oser.
Le drame serait de ne pas tenter l'impossible, de rester, une vie entière, à la mesure de ce que l’on peut.
*Extrait de : Éloge du mariage, de l’engagement et autres folies, Christiane Singer, éditions Albin Michel.
Nouvelles Clés (27), Automne 2000
 
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Joop-le-philosophe | 1 weitere Rezension | Jan 29, 2019 |
Trop peu de profondeur pour moi... Un texte d'exemples, d'analogies, d'historiettes, mais trop peu de réflexions et de profondeur sur le mariage.½
 
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ChanezC | 1 weitere Rezension | Dec 21, 2018 |
> [Alain Delaye]. In: Sagesses sans frontières: Les plus grands sages et mystiques du monde, (Almora - 2014)
Dans son petit livre : Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?, Christiane s'interroge sur la fuite en avant qui caractérise nos sociétés et nos comportements : « En courant, l'homme moderne tente d'esquiver la légion de fantômes à ses trousses qu'il s'est créés lui-même. » (p..9) Pour suspendre cette cavalcade insensée, elle juge essentiel de prendre soin du ciel qui est en nous, à savoir « de ce sanctuaire invisible que la vie nous a édifié et que peuplent tous les intercesseurs, les messagers, ceux qui, de façon multiple, nous ont conduits vers le meilleur de nous-mêmes. » (p.10) Le ciel, écrit-elle, c'est de pressentir l'importance de la gratitude et de la célébration, c'est la reddition, les armes baissées, « c'est la goutte de miel de l'instant sur la langue ». Et de conclure : « J'ai beaucoup fait pour ce monde quand je suspends ma course pour dire merci. » (p.15) p.490
Au terme de son ouvrage introduit par une question : Où cours-tu... ? » Christiane livre une réponse : « un autre monde est possible ». Tout événement nous implique, nous met en travail, nous invite à entrer au service de la vie. « Il ne s'agit pas d'être responsable de tout, cela nous rendrait fous, mais de laisser résonner en nous ce qui nous rencontre. » (p.150) Il n'est pas réaliste non plus d'espérer des lendemains qui chantent. Il faut seulement tourner son désir vers l'invisible, « se pencher vers son coeur comme vers un puits... sans illusion, sans attente, sans esprit de profit ou de réussite, s'exposer au vent de l'être ! » (p.151)
« Non seulement un autre monde est possible, mais il respire depuis toujours sous celui-là » (p.153) et s'il ne s'y substitue pas c'est pour donner espace à notre élan, à notre aventure. Comme Moïse, que Dieu ne fit pas entrer en Terre promise, nous avons cette belle part : « l'ardent chemin qui mène vers... » (p.152) p.494. … ; (Source),
URL : https://www.librarything.fr/work/16478545/details/121769304

> Critiques Libres : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/1018
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Singer-Ou-cours-tu--Ne-sais-tu-pas-que-le-ciel-es...
> Florinette : http://www.leslecturesdeflorinette.fr/2016/01/ou-cours-tu-ne-sais-tu-pas-que-le-...
> Voir un extrait : https://books.google.fr/books?id=jQ49uUQXyk0C&hl=fr&printsec=frontcover&...

> OU COURS-TU ? NE SAIS-TU PAS QUE LE CIEL EST EN TOI ?, de Christiane Singer. — Un nouveau livre de Christiane Singer est toujours un cadeau. Dans celui-ci, elle réunit des conférences données au gré de sa générosité pour toutes sortes d’associations qui s’occupent de l’être humain, de sa souffrance, du sens à donner à la vie. Car, c'est d’emblée, dans sa préface qu’elle pose cette question du sens qui a été le fondement des dernières Assises de la F.N.E.Y. à Poitiers : « De toute vie, aussi escarpée et abrupte soit-elle, suinte et coule le sens... rares sont ceux qui s’en aperçoivent mais tout sur terre suinte de sens ». Au fil des textes, nous retrouvons cette vision ardente, exigeante et pleine, de la vie, qui est celle de Christiane et qui ressemble si fort au tapas du yoga : « C’est l’intensité qui manque le plus à l’homme d'aujourd'hui. Où est en nous le désir, l’ardeur ? Où est cet amour qui nous tient éveillé ? « Ce n’est pas l’ascèse, dit Hrabia, qui fait que nous traversons la nuit sans dormir, c’est l’amour qui nous tient éveillés ». Tous ces êtres autour de nous qui se plaignent d’un manque d’énergie oublient la ferveur » (p. 69). Cette foi fervente dans le sens de la vie, quelques pages de ce livre rempli de perles de langage nous la rendent, livre écrit avec le coeur, où l’écriture garde la spontanéité et la vivacité de la parole. Vous y retrouverez des conférences données dans le milicu du yoga : « le sens de la vie », « La leçon de violon », « Les saisons du corps ». Autant de moment privilégiés à revivre. Éditions Albin Michel, 2001. (Ysé MASQUEL1ER)
--Les Carnets du Yoga, août/septembre 2001
 
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Joop-le-philosophe | 1 weitere Rezension | Dec 2, 2018 |
> Voir un extrait : https://books.google.fr/books?id=21AV6uVZgMQC&hl=fr&printsec=frontcover&...

> Seul ce qui brûle, de Christiane Singer, Albin Michel
Ce livre a obtenu le prix de la littérature française en octobre 2006
L’écriture d’abord : vibrante, limpide, pure, lumineuse comme une eau de source. Des phrases courtes et incisives, tranchantes comme de l’acier, en même temps que douces comme une caresse. Un art du récit flamboyant qui fait chanter nos imaginaires, nous rend plus lucides, plus exigeants aussi. Le thème principal : celui de l’amour absolu capable de transcender l’injustice, de dépasser la violence la plus cruelle, de régénérer celui qui s’est laissé entraîner dans la spirale de la haine et de la vengeance. Autres sujets traités : la féminité, le miracle de l’écoute, la transmission d’âme à âme, les pouvoirs de la pensée, de l’imaginaire et de nos représentations.
Avec ce nouveau roman, Christiane Singer continue à nous initier à tout ce qui fait la profondeur de son travail de thérapeute. Elle nous émerveille par son talent de conteuse imprévisible, d’écrivaine sublime.
De même nous dit-elle « que la naissance et la mort ne se déroulent pas dans l’ordre que l’on croit », l’amour ne se dévoile pas non plus nécessairement de l’étonnement au plaisir, de la confiance à l’abandon, de l’apprivoisement à l’apaisement.
Son héroïne Albe a su dès le premier regard qu’il a posé sur elle, que son prétendant, celui qui deviendra son mari, puis son bourreau, lui apprendrait la ferveur de l’amour. Cet homme va découvrir que la souffrance voyage toujours à la recherche d’êtres à dévorer, que la place qu’elle occupe en chacun n’est pas suffisante, qu’il lui faut se déposer sur d’autres. « Une immense souffrance voyage dont chacun cherche à se décharger sur un autre comme dans ce jeu d’enfant où il faut à tout prix se débarrasser d’un sac noué où est enfermé le diable. »
Christiane Singer, avec l’attention aiguë qu’elle porte sur les êtres et les choses, sait comme personne nous faire entrer dans les labyrinthes complexes de l’alchimie amoureuse, pour que s’accomplisse en chacun l’accès au meilleur de lui. Au divin en lui. Elle nous parle d’une époque où l’on enseignait le mariage aux jeunes filles, où l’on développait la vocation brûlante d’être une femme, où l’on cultivait la ferveur de l’amour donné et reçu. Un temps où l’on apprenait à ne pas feindre d’aimer pour garder une foi inébranlable dans ses propres sentiments sans se laisser entraîner par les errances de l’autre. « Tu seras le jardin sous l’averse » de ton époux. « Il y a vaste récolte dans le jardin des femmes. » Tel avait été le message que la brave, la bonne et sage Rosalinde avait transmis à Albe, sa colombe.
Le mari d’Albe, seigneur redoutable, pétri d’orgueil et de certitudes, blessé dans ce qu’il croit être une trahison, enfermé dans son malheur et nourrissant chaque jour sa blessure, va mettre longtemps à découvrir les renoncements nécessaires pour aller au-delà de ses peurs, une fois délivré de l‘abîme de flammes dans lequel il s’est consumé sans résidus. Combien faut-il d’années d’errances et de nuits et de jours de désespérances pour oser vivre une tendresse gratuite à pleine temps, un amour à plein plaisir, sa vie à pleine abondance ? Et pour rester libre. « Et ne pas haïr c’est échapper à tout châtiment. »
C’est par le regard et l’écoute d’un tiers en position d’intercesseur, un visiteur inattendu, qu’il va pouvoir sortir de son propre enfermement alors qu’il pensait n’avoir puni et avili que son épouse. Il sera rendu à sa propre respiration, à une conscience plus agrandie quand il entrera dans les vibrations de l’amour. Quand il entendra enfin que chacun peut rester fidèle à lui même sans être infidèle à l’autre et qu’il parviendra à vivre un amour reconnaissant « apaisé, sans contour et sans fond ». « À force d’être ouverte et béante et vide, à force de laisser passer à travers elle et la vie et la détresse et la prospérité et les enfants et les cavales indomptées du désir, elle a obtenu de moi ce qu’elle n’a même pas pris la peine d’exiger : une totale reddition. »
Christiane Singer nous donne une magnifique leçon de vie et plus encore, elle nous guide vers la spiritualisation de nos expériences les plus destructrices. Elle retrace les étapes d’une descente aux enfers et les affres de la « la vénération portée à blanc qui fait le meurtrier » puis l’échappée vers la lente transformation d’une folie amoureuse fondée sur la tentation de posséder l’aimé(e), en un amour en réciprocité, dans l’abandon de soi à l’accueil inconditionnel de l’autre. --Jacques SALOMÉ,
*Source : Institut ESPERE International

> Seul ce qui brûle de Christiane Singer
Se reporter au compte rendu de Babsid
In: Critiques Libres, le 19 mai 2007 (La Varenne St Hilaire, Inscrite le 8 mai 2006, 33 ans)… ; (en ligne),
URL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/14368

> Seul ce qui brûle, de Christiane SINGER (Albin Michel, Paris, 2006, 153 p.)
Se reporter à la critique de Sandra FRIEDRICH
In: (2007). Compte rendu de [Fiction]. Nuit blanche, (106), pp. 21-22… ; (en ligne),
URL : https://id.erudit.org/iderudit/19972ac
 
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Joop-le-philosophe | 1 weitere Rezension | Nov 20, 2018 |
Encore une fois, un vrai plaisir de retrouver les mots et la puissance de Christiane Singer qui sait à nouveau si bien dire la vie, les soucis, les forces sacrées qui sont en nous, l'art de contempler, d'accueillir, d'aimer. Un guide simple et puissant pour nous mettre en lien avec notre part sacrée. Formidablement touchant.
 
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fiestalire | 1 weitere Rezension | Feb 11, 2018 |
Quelle beauté, quelle écriture, quelle inspiration que ce livre et cette auteure, Christiane Singer ! C'est un bonheur pour moi de la lire, de m'en remplir et et de me délecter de ce qu'elle dit de la vie, de notre petite existence qui peut être d'une richesse inouïe si l'on sait juste vivre le moment présent, regarder les beautés qui nous entourent, sortir des chemins battus.
" La vie n'a pas de sens, ni sens interdit, ni sens obligatoire. Et si elle n'a pas de sens, c'est qu'elle va dans tous les sens et déborde de sens, inonde tout. Elle fait mal aussi longtemps qu'on veut lui imposer un sens, la tordre dans une direction ou dans une autre. Si elle n'a pas de sens, c'est qu'elle est le sens."
 
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fiestalire | 1 weitere Rezension | Jul 26, 2017 |
> Voir un extrait : https://books.google.fr/books?id=OMdzU9y3qeUC&hl=fr&printsec=frontcover&...

> [Alain Delaye]. In: Sagesses sans frontières: Les plus grands sages et mystiques du monde, (Almora - 2014)
https://www.librarything.fr/work/16478545/details/121769304
Christiane s'est éteinte d'un cancer en 2007 à l'âge de 65 ans, après avoir rédigé, durant les six mois d'une maladie éprouvante, un superbe témoignage : Derniers fragments d'un long voyage. Elle laisse plus qu'un souvenir émouvant : la parole vibrante d'une femme ayant accompli son humanité. (p.490)

> [Alain Delaye]. In: Sagesses sans frontières: Les plus grands sages et mystiques du monde, (Almora - 2014)
https://www.librarything.fr/work/16478545/details/121769304
Des expériences d'éveil, Christiane en a faites tout au long de sa vie ; l'une des dernières fut avec son époux : « Après des journées si bouleversées, j'ai vécu ce soir à la venue de Giorgio une rencontre extatique et la grâce nous a envahis tous deux ; nous avons traversé l'épreuve du feu et à l'instant où nous avons pu voir que tout était accompli dans le secret, nous avons vécu un interminable moment d'Éveil ensemble. » (p.134)

> Le 1er septembre, un jeune médecin annonce à Christiane Singer qu'elle a encore six mois au plus devant elle. Le 1er mars, Christiane Singer clôt le carnet de bord de ce long voyage. « Le voyage - ce voyage-là du moins - est pour moi terminé. À partir de demain, mieux : à partir de cet instant, tout est neuf. Je poursuis mon chemin. Demain, comme tous les jours d'ici ou d'ailleurs, sur ce versant ou sur l'autre, est désormais mon jour de naissance. » « La démarche de Christiane Singer, son courage, sa générosité sont sublimes, elle le sait, le dit et c'est sans doute ce qui lui donne cette force magnifique. [...] D'un lyrisme dense et cru, elle réinvente ici la mort, en fait le visage même de la vie. » Fabienne Pascaud, Télérama. « Un testament spirituel de tout premier ordre. [...] Un hymne à la joie [...]. Un français étincelant, épuré jusqu'à l'os et pourtant baroque. » Astrid de Larminat, Le Figaro. « Un journal dans lequel la joie et l'espérance sont plus fortes que la mort. Par son écriture ardente et ses paroles toujours aimantes, Christiane Singer est parvenue à léguer un bel héritage spirituel, accessible à tous, au-delà des rites et des confessions. » Claire Lesegretain, La Croix. « C'est le livre d'un maître. Nul doute que ce livre changera notre regard sur la vie et la mort. » Marie de Hennezel, Psychologies Magazine. « Un livre bouleversant, impressionnant de force et d'abnégation, incroyablement lumineux. » Questions de femmes. « Une leçon de courage. Et de vie. » Isabelle Courty, Le Figaro Magazine. « Accompagnée des mystiques chrétiens, des maîtres de sagersse orientaux, musulmans et juifs [...], Christiane Singer témoigne, lumineusement, du passage d'une vie vers une autre. » Bruno de Cessole, Valeurs actuelles. « Si ce livre touche, c'est moins parce qu'il est parcouru par la douleur qu'en raison de l'incroyable (au sens premier) joie de vivre qui le sous-tend. »
—Pierre Maury, Le Soir.

> Un jeune médecin maladroit lui avait froidement déclaré, le 1er septembre 2006, qu'elle n'avait que six mois à vivre. D'hôpital en soins palliatifs, la rayonnante romancière Christiane Singer, 64 ans, a voulu tenir le journal de ces six mois-là, 1er mars inclus. Et elle est morte le 4 avril : après l'écriture, ce partage amoureux avec ses lecteurs, cette correspondance toujours recommencée avec la grâce de la langue, l'écrivain pouvait mourir. Dans l'acceptation. On peut être agacé par la spiritualité judéo-catho-bouddhique de cette âme comme enivrée d'elle-même, qui chante sa propre gloire comme celle du monde tout autour. La démarche de Christiane Singer, son courage, sa générosité sont sublimes, elle le sait, le dit et c'est sans doute ce qui lui donne cette force magnifique. Contagieuse. Car souffrance faisant, décrivant « en direct » les sentiers de l'agonie, les offrant en héritage, elle fait explorer des zones prétendues de « non-vie » auxquelles elle rend tout leur divin mystère. « Dieu ne veut notre mort et notre abandon que pour nous rétablir dans la jouissance », avait écrit au XVIIe siècle l'exaltée Mme Guyon qu'évoque souvent Christiane Singer. D'un lyrisme dense et cru, elle réinvente ici la mort, en fait le visage même de la vie.
—Fabienne Pascaud, Télérama

> Derniers fragments d'un long voyage de Christiane Singer
Se reporter au compte rendu de Pascale Ew.
In: Critiques Libres, le 24 juin 2008 (Inscrite le 8 septembre 2006, 53 ans)… ; (en ligne),
URL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/17222

> « Derniers fragments d'un long voyage » de Christiane SINGER (Albin Michel, Paris, 2007, 135 p.)
Se reporter à la critique de Sylvie TROTTIER
In: (2007). Compte rendu de [Essai]. Nuit blanche, (109), 61–73… ; (en ligne),
URL : https://id.erudit.org/iderudit/19840ac

> « Derniers fragments d'un long voyage » de Christiane SINGER (Albin Michel, Paris 2007, 137 pages)
Se reporter à la critique de Hans-Jûrgen GREIF
In: (2007). Compte rendu de [Nouveautés]. Québec français, (147), pp. 16–17.… ; (en ligne),
URL : https://id.erudit.org/iderudit/45575ac

> Bibliographie indicative sur la pensée de sa mort
Toffanello, J. & Bergeron, P. (2007). Bibliographie indicative sur la pensée de sa mort. Frontières, 19 (2), 82–83… ; (en ligne),
URL : https://doi.org/10.7202/017512ar

> DÉCÈS DE LA ROMANCIÈRE FRANÇAISE CHRISTIANE SINGER. — PARIS — La romancière française Christiane Singer, auteure d’une vingtaine de livres, est décédée mercredi à Vienne des suites d’un cancer, à l’âge de 64 ans. Née en 1943 à Marseille, dans une famille originaire d’Europe centrale, Christiane Singer a vécu en Suisse et en Allemagne, avant de se fixer dans un château près de Vienne. Écrivaine de sensibilité chrétienne, elle s’était fait connaître avec Les Cahiers d’une hypocrite en 1965, suivi la même année de Vie et Mort du beau Frou. Après une dizaine d’années de silence, La Mort viennoise (1978), dans lequel elle évoquait les ravages de la peste à Vienne en 1679, obtient le Prix des libraires. La Guerre des filles (1981) et Histoire d'âme (1988), prix Albert-Camus, comptent également parmi ses livres les plus connus. Sachant qu’il ne lui restait que quelques mois à vivre, Christiane Singer avait décidé de raconter cette dernière expérience. «Atteinte d’un cancer, elle venait juste d’achever Derniers Fragments d’un long voyage, récit de cette épreuve qu’elle traversait, bouleversant hymne à la vie », qui sortira le 19 avril (2007) en librairie, indiquent les éditions Albin Michel. AFP
 
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Joop-le-philosophe | 1 weitere Rezension | Dec 18, 2016 |
Deuil, souffrance, dépression qui mènent aux portes de la folie et du drame, avant la renaissance et le printemps retrouvé. Un monologue d'une intense recherche stylistique et d'une sensibilité extrême qui n'empêche pourtant pas la violence des sentiments et des émotions. Un livre d'autant plus poignant qu'il est bref.½
 
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Steph. | 1 weitere Rezension | Jun 13, 2015 |
Fort.Très fort. Le récit d'une femme atteinte du cancer et qui va mourir. Être d'accord ou pas avec sa forme de spiritualité ne change rien à la force du récit.
 
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Louve_de_mer | 1 weitere Rezension | Jun 23, 2012 |
Zeige 21 von 21