Tchekhov n’est jamais aussi bon que lorsqu’il décrit le mal-être. L’homme à l’étui, c’est un professeur de grec ancien que la vie effraie et qui se réfugie donc sous un manteau, des bottes, et sous toute autre protection. Futile, mais indispensable à ses yeux, « pourvu qu’il n’arrive pas de malheur ».
Une vie triste, tellement grise qu’elle étouffera le rayon de soleil qui aurait pu l’illuminer. Une vie de peur, une vie qui refuse d’être vécue. Tant de tristesse, tant de fatalisme dans cette nouvelle. Mais qui n’a jamais été tenté de mettre sa vie sous cloche, vaut-il mieux souffrir ou ne pas sentir ? Un Tchekhov doux dans son écriture, mais qui pointe férocement du doigt les petits renoncements de notre quotidien.