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> Biographie / Bibliographie… de Satprem

> LA RÉVOLTE DE LA TERRE, de Satprem. — Essai, mêlé d'un court récit autobiographique, sur le sens profond des évènements mondiaux actuels. L'Homo Electronicus ne sera-t-il pas supplanté, comme un jour nous avons supplanté les singes ? 1990, 107 pages.
—Nouvelles Clés

> « Aujourd’hui aussi, c’est le corps qui cherche, mais d’une autre façon parce
qu’il est complètement enfoui, non plus sous une période glaciaire, mais sous
une période technique et scientifique et médicale qui l’étrangle complètement
et le prive de ses propres moyens, on pourrait dire : de sa propre connaissance
de lui-même. Mais il se pourrait bien aussi que cette période de sorcellerie, ou
de faussaires plutôt - c’est le temps des faussaires et des truqueurs - fasse partie
des moyens de la nature et nous étouffe d’une façon assez hideuse pour nous
obliger, ou obliger quelques asphyxiés spéciaux (!) à trouver la clef évolutive ?
La vraie. Celle du début de toute cette histoire. »
—Satprem, La révolte de la terre, Éditions Robert Laffont,
janvier 1990 - Page 80

> LA RÉVOLTE DE LA TERRE, de Satprem. — SATPREM publie aujourd’hui, comme poussé par une irrépressible urgence, un beau texte, fiévreux, qui reste scellé dans la mémoire La Révolte de la Terre s’en tient aux instants essentiels, aux secondes où tout chavire. Expression d’une quête douloureuse pour échapper à la mort de cette vie. Il y a chez Satprem cette volonté de mettre l’indicible en mot : “On est très pauvre pour dire ce que l’on a dans le coeur : quand donc parlera-t-on en musique ?”
Voie tracée en accéléré par bonds successifs. Ni préliminaire, ni transition. Le récit se tient précisément sur “une crête très mince entre le merveilleux et le désastreux”. Satprem, jusqu’à la rencontre avec Mère, traversa des Bérésina, des Waterloo. Il plongea dans ^histoire abyssale des gouffres dantesques. Sorti d’un camp de concentration qui fut pour certains un lieu de dissolution, il toucha l’horreus de l’horstus : “Rn m’a sauvé, je ne sais pas pourquoi”. Son livre est une puissante incitation à tenter le passage du possible à l’impossible : changer la mort pour changer la vie. 107 pages de pureté, de beauté, de lumière, de paix, d’amour. Satprem… Shri Aurobindo… Auroville… quel chercheur de vérité n'a pas été un jour frappé par la pureté du style de celui qui fut le confident et le témoin de cette femme rayonnante appelée Mère qu’il accompagna jusqu’au terme de sa vie. Il n’y a pas d’effet linguistique, pas de pirouette sémantique, pas de circonvolution phraséologique : un grand dépouillement locutif — évocation de sa vie — ; la rencontre de Mère, ce fantastique travail accompli par le corps ; descente consciente dans le monde cellulaire ; remontée vers la lumière embrasant l’humanité. “L’homme est un être de transition” disait Aurobindo. La révolte de la terre, c’est une suite de lAgenda de Mère. Un condensé roboratif d’un homme sur un authentique chemin mystique. Editions Robert Laffont
—Nouvelles Clés, (10), Mars/Avril 1990, (p. 70)

> « si je ne pouvais plus sauter dans l’avenir, qu’au moins
je plonge dans une préhistoire verte où il n’y avait que les singes
et les aras.
Mais on est toujours devant soi-même, cette énigme qui brûle
et meurt et recommence encore. un homme, c’est toute la terre
qui pose une question. C’est un destin d’après les singes. C’est son
feu dévorant jusqu’à ce qu’il arrive à la « porte sans clef »,
ce bout-là, cet ultime mur où il faut trouver ou mourir.
L’individu, c’est toute l’espèce, il n’y a pas deux choses… »
—Satprem, La révolte de la terre, Éditions Robert Laffont,
janvier 1990 - Pages 58-59

> LA RÉVOLTE DE LA TERRE, de Satprem. — Sorti à vingt ans d'un camp de concentration nazi, meurtri dans son corps et dans son âme, Satprem part retrouver un cousin en Inde. Il s'arrête quelque temps en Égypte. Premier choc : « Et puis Guizeh, le Sphinx. J'étais pétrifié… J'avais vingt-deux ans. J'étais comme un mort sur deux pattes. J'étais seulement ces deux yeux qui regardaient et regardaient… les sables et le Sphinx comme la mer et la mer, comme un enfant amnésique avec son trou de douleur. Il n'y avait plus personne, il y avait ce trou, il y avait cette douleur et c'était le seul « quelque chose » qu’il y avait. Et puis « ça » qui me regardait comme du fond de l'éternité - comme la mer qui aurait un regard ». En Inde, il est de nouveau bouleversé : par sa rencontre avec Sri Aurobindo et Mirra Alfassa : « Il y avait Lui - presque écrasé de puissance immobile… Il m'a regardé.
C'était si vaste, oh ! plus vaste que tous les sables d'Égypte, plus doux que toutes les mers. Et tout a culbuté dans … je ne sais quoi. Trois secondes, puis Mère, assise à sa droite, qui m'a fait un si grand sourire… J'étais tout à fait stupéfait. Trois secondes ». Il reviendra quelques années plus tard, à l'ashram d'Aurobindo, après la mort de celui-ci et deviendra le confident et le disciple de Mère.
Il ne faut pas plus de cent pages à Satprem pour nous livrer son expérience que l'on pourrait essayer de schématiser ainsi : « J'étais dévasté après dix-huit mois de camp de concentration, j'ai crié ma révolte face à l'Horreur ; j'ai pris conscience que, Humains, nous vivions dans la mort mais que nous aspirions à une vie d'Hommes. Et par un long travail, constant et difficile, j'ai réalisé cet état physique, ce formidable « Je sais » du corps qui a découvert la Vie, cette Vie qui envahit tout l'être, qui l'écrase, mais qui est Amour ». Mais cent pages denses qui brûlent de ce Feu invoqué dans le rig-Veda :
0 Feu, tu es le fils du ciel par le corps de la terre…
0 Feu, tu es le fils des eaux, le fils des forêts.
Même dans la pierre tu es là pour l'homme. Ed. Robert Laffont.. (Claude HUREL)
—Carnets du Yoga, (119), Mai 1990

> Voici ce que disait Sri Aurobindo à ce vieux révolutionnaire de Purani, qui
devait être fort jeune à l’époque, peut-être comme moi : “Il ne s’agit pas de se révolter
contre le gouvernement britannique. N’importe qui peut le faire aisément. Il s’agit, en
fait, d’une révolte contre la Nature universelle toute entière." Bah ! Cela devenait un
défi très intéressant. Qu’en aurait dit Spartacus ? ou Lénine ? On peut tourner des
révolutions indéfiniment, qui ne révolutionnent rien [...]
Toutes nos révolutions dégringolent ou finissent dans la crasse, parce que nous
n’avons pas fait cette seule Révolution-là. Et enfin, comme pour mettre les points sur
les “i” : “Si une transformation totale de l’être est notre but, la transformation du
corps, nécessairement, en est une partie indispensable. .
—Satprem, La révolte de la terre, Robert Laffont, 1990