Je ne la connaissais pas, mais l'écrivaine française Sylvie Germain (d'origine philosophe) a récemment reçu un prix dans mon pays et c’est pourquoi je lisais ce petit livre lors d'un court séjour à Paris.
En substance, il s’agit de la triste histoire d’une certaine Lili, née peu après la Seconde Guerre mondiale et toujours à la recherche de sa place dans la vie. Lili a constamment l'impression qu'elle est indésirable partout, et est constamment confrontée à la mort. Cela semble très sombre et en effet, j’avais l'impression d’être dans un roman naturaliste, aussi à cause de l'énorme distance mentale entre les personnages.
Mais Germain met vraiment ses propres accents. Elle interrompt régulièrement son histoire par des descriptions impressionnistes d’expériences intenses de Lili: l'étrangeté des pleurs d'oiseaux qu'elle pouvait entendre dans sa chambre lorsqu'elle était enfant, l'émerveillement d'un tulipier de trente mètres à la campagne, l’expérience de la grandeur du cosmos, etc. ; habituellement des expériences existentielles liées à la nature, donc. À ce moment-là, Germain est à son meilleur en tant qu’écrivaine. Si elle ne fait que suivre le cours des événements, son style faiblit un peu.
Germain peut certainement écrire et a certainement quelque chose à offrir en ce qui concerne l'âme humaine. Avec Lili, elle a mis un personnage très fragile sur le papier. Mais ce livret ne m'a pas entièrement convaincue de son talent: le style et le ton du récit sont trop variables, l'histoire trop sombre et parfois même mélodramatique, même Lili arrivera à trouver le bonheur tranquille et la paix interne. ( )