> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Spira-Presence--Lessence-de-la-non-dualite/769341
> BAGLIS TV : https://www.baglis.tv/livres/2929-presence-l-essence-de-la-non-dualite-de-rupert...

> PRÉSENCE L'essence de la non-dualité, de Rupert Spira (2014 - Charles Antoni L'Originel - 270 p.). — Depuis notre plus tendre enfance, l’accent est mis sur la construction d’une image « moi ». Quelle que soit la situation, il y a toujours réaction d’un « moi » : une impression n’est jamais accueillie dans un espace intérieur vacant mais au contraire, elle donne immédiatement naissance à une émotion, une association de pensée, une tension. Tout est vu à travers le filtre du mental qui commente, juge, conclut. Notre psyché est ainsi envahie de contenus « tout faits », prêts à réchauffer, qui jaillissent en fonction des situations que nous rencontrons. Rupert Spira appelle cela le « je-corps-mental », conditionné et exercé en permanence à la séparation d’avec le restant du monde. « Le sentiment de séparation naît avec la pensée qui, de façon exclusive, identifie notre Soi au corps… nous ne faisons pas que penser que nous sommes un soi limité et localisé, nous le ressentons ». Cette pseudo-identité, en fait imaginaire, est comme une « ombre » qui recouvre toute notre expérience. Mais ce « je-corps-mental » apparaît au sein de quelque chose de plus grand que lui, le « Je-Présence consciente ». C’est là l’effacement du premier qui dévoile le second dans sa plénitude. Le « Je » réel, indivisible, sans second est toujours là. Nous le connaissons intimement, et en reconnaissons la saveur instantanément, sans mot, dans l’immédiateté d’un rappel de soi. Si la fausse identité revient, le goût d’autre chose reste et agit comme un appel secret d’une attention nouvelle. Car « le soi séparé fleurit à la faveur de l’inattention », et son monde se reconstruit en un instant d’inattention. Contempler notre expérience est ce à quoi invite Rupert Spira. Cette contemplation « commence au niveau du mental » mais va progressivement s’enfoncer dans les profondeurs de l’être, rendant de plus en plus « transparente » et lumineuse notre expérience de la vie. Il y a une progressive réorchestration fonctionnelle. Notre fonctionnement se met à obéir à une autre énergie, une autre orientation que celle usuelle qui nous entraînait auparavant. Pour l’auteur, la réalisation du Soi est directe, mais la réharmonisation de nos fonctions est progressive tant l’identification aux objets (associations de pensées, perceptions, sensations, émotions…) fut forte, laissant des traces profondes aux coeur de nos cellules. Il y a donc tout un désencombrement qui se fait d’une façon naturelle, par l’accompagnement d’une attention sensible vivante et dynamique. La vie devient célébration. Un ouvrage qui pointe vers l’Essentiel avec force et tranquillité. Le lecteur pourra aussi se reporter à l’entretien publié dans ce numéro entre la Revue 3e millénaire et Rupert Spira.
—3e millénaire, (114), Hiver 2014 ( )