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> CÉSAR ET LE MAÎTRE DES HIRONDELLES, de Bernard Montaud. — L’auteur aime à transcrire son enseignement sous une forme romancée, qui apparaît ici comme magnifiquement adaptée pour faire passer quelques idées-force : le rôle des crises dans notre vie, qui nous poussent par exemple à ne plus vouloir travailler pour « réussir dans la vie », mais au contraire pour « réussir sa vie » ; et le travail sur soi qui pourrait se résumer à « voir sa petitesse, se pardonner sa petitesse et agir pour sa grandeur ». Mais derrière ces quelques formulations se trouve le cheminement humain, qui est fait non de mots, mais d’une vie intérieure trop souvent laissée en friche et qui attend de nous que l’on ouvre les bras et les mains. Et, par chance, la vie nous rappelle, mettant le doigt sur nos insuffisances qui nous font tant souffrir : ce sont elles que le chemin nous apprendra à aimer, car elles font partie de nous, le chemin nous montre à quel point nous refusons nos insuffisances, combien nous les rejetons en réflexe de fermeture, de crispation. Il s’agit donc de voir ce mécanisme, cette fuite, ce déni de réalité. Puis laisser cela fleurir, pour enfin accepter, aimer. Une autre idée-force de cet enseignement est celle de Tâche : comment aider l’autre, et trouver une Tâche où l’on puisse redonner à l’extérieur ce que l’on a reçu. Le chemin revient à transformer le plomb en or, dans une subtile alchimie où il s’agit sur le plan intérieur d’un laisser faire, d’être à l’écoute du sage en soi, de sa petite voix intérieure qui résonne dans le silence. Et sur le plan extérieur, d’agir dans sa Tâche où, aidant les autres, nous nous aidons nous-mêmes. C’est tout cela qui est mis en scène à travers les personnes d’un enseignant spirituel et de personnes perdues qui viennent s’agréger autour de lui pour se retrouver. C’est un roman, mais où, comme le dit l’auteur, « tout est vrai ». Un vrai qui touche et émeut, qui réveille et fait vivre cet écho de l’Essentiel qui est en chacun, écho qui demande à vibrer à l’unisson de l’univers. Joie d’un livre vrai qui parle de nous avec des mots simples et forts. Edit’as, 2010. 286 p.
—3e millénaire, (98), Hiver 2010