Joann Sfar se plonge dans une philosophie initiatique (que certains qualifieront peut être de comptoir, personnellement je la qualifierai d’abordable et de joyeuse) au travers d’aventures au décalage appuyé et à l’érotisme joyeux sans cesse grandissant.
Cet érotisme très présent pour ce type de BD, à la particularité de ne pas être seulement destiné à un public masculin à l’exemple d’un Manara (ces femmes sont toutes extraordinaires, mais qu’en pensents les femmes elles mêmes ?) : les femmes y sont maîtresses et reine dans le royaume parallèle de petite France (d’où le côté minuscule du mousquetaire) et ne s’offrent que pour leur plaisir, dans une gaudriole franchouillarde.
Par ses travers et ses élans, le mousquetaire me semble tout à fait exemplaire du comportement masculin (et donc du mien) par l’énergie sexuelle et la maladresse qui l’anime. Le courage et la persévérance n’y sont donc que des conséquences de ce moteur primaire plutôt que d’un sentiment noble (et souvent mièvre dans la littérature d’aventure) ou le fruit d’une réflexion sensée.
Cette primalité amène une inventivité et une envie à faire, mais toujours sur le fil du rasoir avec un côté puéril et enfantin bien observé. ( )