> La vérité ultime ne se laisse pas penser, ce qui sous-entend que l’humain n’aura jamais aucune réponse autre que celle émanant des concepts qu’il élabore et qui ne sont que des mots qui s’envolent dans le vent.
—3e millénaire

> La Lettre du Crocodile : http://lettreducrocodile.over-blog.net/2015/02/regard-sur-la-condition-humaine.h...

> REGARD SUR LA CONDITION HUMAINE, de Henry Damay (2014, Charles Antoni L’Originel, 148 p.). — Explorer en profondeur sa psyché, son propre fonctionnement, est ce que nous propose l’auteur. Il note que, chez une minorité d’êtres humains, la question se pose sur le sens de leur vie. « Des hommes, des femmes, commencent à ne plus se sentir à l’aise » : ils deviennent de plus en plus sensibles à l’absurdité de la marche du monde, et de leur propre marche. Ils commencent à voir que les conflits sont permanents en eux et autour d’eux, avec quelques plages de calme faisant croire un moment que l’on peut être heureux de cette façon, que l’on peut « s’en sortir » ainsi. Et la ronde repart : les mêmes pensées, les mêmes espérances que l’on sait infantiles, les mêmes colères, les mêmes gestes. Mais il y a en soi comme une conviction secrète : la vie n’est pas cela. Qui suis-je ? Quel est mon rôle en cette vie ? L’observation commence et bientôt l’on prend conscience de l’aspect toujours mouvant de celle-ci : parfois duelle, une partie de moi-même observant l’autre en la jugeant, parfois neutre... un goût s’installe, se reconnaît : celui d’une impression de soi nouvelle qui se révèle vidée de la personne qui animait la personnalité. Nous découvrons qu’« il n’y a personne dans la personne », que nous sommes « un corps mental animé par une énergie impersonnelle qui la sous-tend ». L’ouvrage explore les phases de la découverte, en insistant sur le fait que la pensée ordinaire ne peut rien dans le processus qui s’engage. Car il s’agit d’un processus où vont alterner moments de présence, et moments où le « vieil homme » reprend ses marques, jusqu’à ce que s’installe définitivement, lorsque le terrain est prêt, le silence de la Conscience. L’ouvrage pose clairement les bases de la recherche, en précise les pièges. Un livre intéressant.
—3e millénaire, (114), Hiver 2014