> REPLANTER LES CONSCIENCES, Une refondation de la relation Homme/Nature, de Sabine Rabourdin. — Le 21e siècle commence comme le 20e siècle avait fini : dans une destruction accélérée de la nature, fruit d'une césure entre les êtres humains et la nature. Quelle est son origine ? C’est ce qu’envisage cet ouvrage qui, dans le temps et l’espace, analyse cette rupture. L’homme moderne, occidental et aujourd’hui de plus en plus oriental grâce aux « bienfaits » de la mondialisation, est de plus en plus coupé de sa source, de ses racines. Il ne voit de la nature que ce que son intellect gavé de concepts et d’images lui laisse voir. L’ouvrage décrit parfaitement l’intellectualisation croissante du regard sur la nature et, en même temps, la vision globale des sociétés encore traditionnelles : humanité, écologie et spiritualité leur sont indissociables, même si ces mots n'ont pour eux aucun sens.... « Les blancs désirent toujours quelque chose, ils sont toujours inquiets, ne connaissent pas le repos... nous croyons en fait qu'ils sont fous ! » dit un indien à Carl Gustav Jung. Fous ? Car « ils pensent avec leur tête », rajoute-t-il. Le mental pousse à s’accaparer les choses, l’ego est roi et se déchaîne par le biais de la financiarisation de toutes choses. Or, les choses simples sont la clef du bonheur : « savourer l'instant, renouer avec son corps, sortir dans la nature... ». Elles permettent de retrouver le chemin du coeur. Un ouvrage bien mené, donnant à la fin une liste d'organisation agissant pour la planète. Ed. Yves Michel, 2013. 241 p. - 19.90 €
—3e millénaire, (108), Eté 2013

> Voici un livre qui remet du mouvement dans nos certitudes (de militants écolos et décroissants). « Il vient un temps où l'esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que ce qui le contredit », c'est pourquoi, il est nécessaire de poursuivre la déconstruction de nos conditionnements. S. Rabourdin nous livre sa vision conciliatrice de l'écologie et de la spiritualité, selon elle « l'attitude écologique est liée à une capacité à l'autocritique car les défis écologiques et climatiques viennent […] de plus en plus de l'intérieur des attitudes individuelles ». Pour sortir de cet individualisme, elle propose d'aborder la vie selon une approche "récursive" et non linéaire des phénomènes, "dialogique" et non dualiste, de considérer le tout comme plus complexe que la somme des parties. Parmi les solutions « pratiques » alliant sagesse et écologie, on trouve la frugalité (chère à Gandhi), la non résistance au changement, la fertilisation de la terre, etc. ZH.
—Revue Silence, fév. 2013