> L'ASTROLOGIE, de Suzel Fuzeau-Braesch. — Suzel Fuzeau-Braesch, directeur de recherche au CNRS, est l’auteur de « l’Astrologie » paru aux Éditions Presses Universitaires de France dans la Collection Que sais-je ? sous le n° 2481 en août 1989. Cet ouvrage, précis et concis sur les techniques astrologiques occidentales, démontre l’évolution de cette « science » traditionnelle, et suggère, par delà les obstacles et les rejets rencontrés auprès des scientistes modernes, de nouvelles perspectives.
Le texte, présenté ci-dessous, est constitué d’extraits du chapitre intitulé « l’Astrologie face à la science » reproduits avec l’aimable autorisation des Éditions PUF. Ces extraits retracent, d’une part, l’historique des recherches statistiques françaises puis leur non-lieu auprès des pouvoirs scientifiques officiels, et, d’autre part, les théories proposées (restées souvent sans écho) pour expliquer l’influence physique des astres. Dans ce chapitre, l’auteur s’attache à donner à l’Astrologie un statut expérimental, et nous invite à reconsidérer, dans une optique scientifique, la démarche astrologique.
STATISTIQUES ET ASTROLOGIE
" Les seuls résultats importants, basés sur de grands nombres et des expériences répétées, sont incontestablement ceux de M. et F. Gauquelin.
"Parmi les 500 pages d’analyse très critiques de recherches concernant l’astrologie entre 1900 et 1976 publiées par G. Dean et A. Mather [1], seuls pratiquement les travaux des Gauquelin recueillent l’approbation des auteurs.
"Le travail des Gauquelin commence en 1951 et se poursuit depuis plus de 30 ans".
"La méthode de départ consiste à établir des listes de professionnels de haut niveau, avec date, lieu et heure de naissance. Pour ce faire, les Gauquelin utilisent d’abord l’Index, (les membres, correspondants et associés de l’Académie de médecine (1820-1930], donnant des dates et lieux de naissance. Une correspondance avec les états civils fournit l’heure déclarée [2] : Une première liste de 576 médecins éminents est ainsi constituée.
"Un premier résultat est acquis aussitôt par un calcul de probabilités sur les 12 secteurs qui divisent les 360 degrés de la rotation terrestre : ces médecins naissent plus souvent que ne le voudrait le hasard au lever ou à la culmination des planètes Mars et Saturne.
"En 1952, les chercheurs répètent l’expérience avec une seconde liste indépendante de la première, issue du Dictionnaire national des contemporains de N. Imbert : pour 508 nouveaux médecins connus, les résultats sont les mêmes. Mais il fallait réaliser des contre-expériences portant sur d’autres professions. Dans les trois ans qui suivent, les données concernant 6000 naissances sont rassemblées, groupant 10 professions, toujours en France. Cette fois, c’est la planète Mars qui se lève ou culmine plus souvent que le hasard ne le veut chez les sportifs de haut niveau et les militaires connus, c’est Jupiter pour les acteurs et politiciens, c’est Saturne pour les membres de l’Académie des Sciences. Ainsi paraît la première publication de ces résultats : nous sommes en 1955 [M. Gauquelin . L’influence des astres, étude critique et expérimentale : Paris : Le Dauphin].
"De 1956 à 58, des réplications sont faites par les Gauquelin avec des populations homologues dans d’autres pays européens : Italie [1956, 7000 naissances] : Allemagne fédérale [1957, 3000 naissances] : Belgique [1958, 3000 naissances] et Pays-Bas [1958, 2000 naissances]. Au total, 13 répétitions de la même expérience : les résultats sont identiques. Il existe une corrélation statistiquement significative entre les levers et les culminations de certaines planètes et les naissances de certains groupes de personnes devenant célèbres. Les Gauquelin rassemblent toutes leurs données dans 6 volumineuses monographies [3] et en 1960 sort une synthèse Les Hommes et les Astres (Denoël]. [suite page 39]. Éditions Presses Universitaires de France dans la Collection Que sais-je ? sous le n° 2481 en août 1989.
—3e millénaire, (16), Été 1990
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[1] - Bien que très critique pour les travaux astrologiques, ce livre est publié sous l’égide de l’Astrological Association de Grande Bretagne.
[2] - D’après une étude de M.-F. Gauquelin [L’heure de naissance, in Population, 1959, n°4, 683_702], les heures exactes de naissance déclarées à l’état civil diffèrent peu, et dans les deux sens en plus ou en moins, des heures consignées par les sages-femmes en hôpital.
[3] - Publier au « Laboratoire d’Étude des Relations entre les Rythmes cosmiques et psychologiques » créé par lui-même.

> « C'EST DU SÉRIEUX ! »
Par Léotard Marie-Laure de, le 27/05/1993 (Sur L'Express.fr)… ; (en ligne),
URL : https://www.lexpress.fr/informations/c-est-du-serieux_594565.html