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> LA JOIE D'ÊTRE SOI, avec Ramana Maharshi, de Patrick Vigneau. — Le sous-titre de l’ouvrage est : « la vivance ».
Somme toute la vie dans sa toute simplicité, une fois libérée des fardeaux, des poids inutiles que, par mimétisme, inertie, et pour combler un vide illusoire, nous emmenons partout avec nous. Mais, voici que la vivance devient une méthode, et le terme apparaît parfois comme une marque déposée. Ainsi donc, il arrive qu’au moment où ce mot revient, le courant qui porte le texte semble s’alourdir. Dommage, car l’on sent dans le texte que l’auteur parle de son propre vécu, et il définit magnifiquement la vivance : « il s’agit de retrouver l’innocence de la sensation vivante ». L’ouvrage reste donc un témoignage de ce qu’est la Vie, et une invitation à cheminer vers l’Essentiel en soi. Patrick Vigneau a connu un éveil qui a bouleversé sa vision de la vie, l’a amené à vivre une dimension de lui-même qui se trouve au-delà de sa personnalité. Il utilise le terme « Métanoïa » pour caractériser ce « retournement par lequel l’homme s’ouvre à plus grand que lui-même en lui-même ». Le plus grand que soi contient soi, contient l’ego. Simplement, celui-ci n’est plus le maître de la machine, il se met au service d’une énergie plus fine. Autrement dit, la personnalité se met au service de l’Essence, et c’est la place pour laquelle elle a été créée. Les manifestations négatives de l’ego cessent de nous emmener, elles sont « vues » pour ce qu’elles sont et privées du mouvement énergétique qui leur permettait de se développer en interminables ressassements. L’invitation est donc à être présent, et être présent à la présence, être avec ce qui est. L’auteur insiste beaucoup sur la dimension de simplicité, et sur l’amour : « il peut sembler que la voie non-duelle s’adresse à des personnes plutôt intellectuelles… mais en regardant de près les biographies des grands maîtres de cette voie, on constate qu’ils furent des personnes de coeur ». Et, en effet, « Quand le mental est en mesure de rester simplement silencieux, le coeur peut s’ouvrir ». L’ouvrage fait appel à de larges extraits de deux maîtres de la non-dualité : Ramana Maharshi et Nisargadatta Maharaj. Ces extraits mettent en évidence la beauté de ce qu’ils incarnaient. Ainsi, à la question : combien de temps doit-on pratiquer ? Ramana Maharshi répond : « Jusqu’à ce que, sans effort, l’esprit atteigne son état naturel libéré de concepts, c’est-à-dire jusqu’à ce que les sentiments « je » et « mien » disparaissent ». Ed. Charles Antoni L’Originel, 2012. 139 p.
—3e millénaire, (106), Hiver 2012 ( )